"Nous avons besoin à l’UMP d’un chef de bataille et d’un chef de famille". A peine passée dans l'opposition, la droite est déjà lancée dans une guerre de succession qui oppose Jean-François Copé et François Fillon, voire Alain Juppé. La député et ancienne ministre Valérie Pécresse a, elle, déjà fait son choix : l'ancien Premier ministre, qui s'est déclaré dimanche, est à ses yeux l'homme de la situation. "François Fillon incarne une ligne politique, cette ligne politique c’est celle du gaullisme social réformateur", a déclaré Valérie Pécresse, invitée dimanche matin du Grand rendez-vous Europe 1/ i>Télé/Le Parisien.
"Un risque d’explosion de l’UMP"
Nicolas Sarkozy étant désormais en retrait de la vie politique publique, "il s’agit de consolider l’UMP qui est fragile". "Nous avons vu Jean-Louis Borloo qui est parti avec une partie du Nouveau Centre dans un autre parti politique. Aujourd’hui il y a un risque d’explosion de l’UMP qu’on ne peut pas négliger. Il y a un risque que nous perdions notre parti centriste, qu’on n'arrive pas à faire vivre ensemble toutes les composantes", a détaillé Valérie Pécresse.
"L’UMP est très diverse : l’UMP va du centre jusqu’à la droite populaire et les souverainistes. Il faut faire vivre cette diversité mais il faut aussi un leader à la tête de l’UMP qui soit un point de rassemblement", a poursuivi l'ancienne ministre, avant d'évoquer celui qu'elle défend désormais : "François Fillon, [qui] incarne une ligne politique. Cette ligne politique c’est celle du gaullisme social réformateur".
Fillon, "une ligne à la fois sociale et nationale""
Valérie Pécresse l'assure, elle "n’aura aucun propos qui alimentera la division au sein de l’UMP. (...) J’ai toujours été amie des deux, François Fillon et Jean-François Copé". Néanmoins, "on peut débattre, on peut poser la question du leadership, on peut se demander qui peut mieux rassembler l’UMP dans cette période d’opposition qui s’ouvre", a-t-elle ajouté.
"La déclaration de candidature de Francois Fillon a été rendu nécessaire par l’agenda politique", a ensuite justifié Valérie Pécresse :
A ses yeux, François Fillon possède une longueur d'avance avec "sa stature d’homme d’Etat qui a géré un pays en très grave crise, son expérience de la réforme". "Je crois qu’il peut réconcilier la France du oui et la France du non, la France des terroirs, des campagnes avec la France des villes. Par son parcours, il incarne la richesse et la diversité de la vie politique française", a argumenté Valérie Pécresse. Et la député de conclure : "avec François Fillon, on peut faire vivre une ligne qui soit à la fois sociale et nationale".
"Nous aurons une primaire ouverte"
Pour départager les deux candidats pour l'instant déclarés, Valérie Pécresse souhaite s'inspirer de la primaire organisée par la gauche. "Nous aurons une primaire ouverte", a-t-elle annoncé, d'autant que cette solution présente d'autres avantages.
"On l’a vu avec l’exemple socialiste, c’est un bon moyen de remobiliser tous nos militants et sympathisants, d’ouvrir aussi le parti à un cercle plus large de sympathisants. Et aussi un bon moyen de parler de ligne politique", a-t-elle détaillé.
Juppé ? "Une solution d’attente"
Très peu loquace sur Jean-François Copé, Valérie Pécresse n'a en revanche pas hésité à évoquer celui que certains présente comme le "troisième homme" : Alain Juppé. "Alain Juppé est un sage, certainement à l’UMP l’une des personnalités les plus respectées. Nous aurons besoin de lui pour organiser le congrès de novembre", a détaillé la député.
Valérie Pécresse est en revanche bien plus sceptique sur sa possible candidature à la tête de l'UMP. "Si Alain Juppé était candidat à la présidence de l’UMP, ce ne serait qu’une solution d’attente. Or à l’UMP nous avons besoin d’une solution durable. Je pense qu’il serait dangereux de repousser cette question du leadership", a-t-elle martelé.