L'ancien Premier ministre François Fillon a exprimé vendredi à Berlin sa crainte que le ton ne se durcisse entre dirigeants français et allemands après les législatives de septembre en Allemagne, assurant que cette relation avait "rarement" été aussi mauvaise.
"On a rarement eu des relations aussi mauvaises" entre la France et l'Allemagne, a déclaré le député UMP de Paris, qui a critiqué l'attitude de François Hollande. "Ma crainte, c'est qu'après les élections allemandes, la situation se durcisse beaucoup", a-t-il expliqué. La chancelière Angela Merkel vise un troisième mandat à l'issue du scrutin législatif du 22 septembre.
"Pour l'instant, tout le monde est dans une situation d'attentisme, y compris les marchés, et une fois la question de l'élection allemande réglée, on va se retrouver devant les réalités, c'est-à-dire : est-ce qu'on respecte le pacte de stabilité? Est-ce qu'on fait des efforts de compétitivité? Est-ce qu'on rapproche les économies européennes?", a détaillé François Fillon, qui s'était entretenu un peu plus tôt avec le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.
"On a (...) un président français qui attend la chute de Madame Merkel en se disant qu'il a peut-être une petite chance, après les élections en Allemagne, d'obtenir un changement assez substantiel des orientations économiques de la politique allemande et de la politique européenne", a-t-il encore souligné. "Je pense que c'est une erreur gravissime", a-t-il poursuivi, assurant que "tout est en train de diverger entre la France et l'Allemagne".