Eric Woerth affaibli par l’affaire Bettencourt, c’est François Fillon qui est monté au créneau au lendemain de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Le Premier ministre a défendu le projet gouvernemental et fait passer un message limpide : l’essentiel de la réforme ne bougera pas, seuls quelques ajustements à la marge sont envisagés.
"Le gouvernement comprend les inquiétudes, écoute l'avis des Français (...) mais aucune mobilisation ne réglera le problème démographique que pose la question des retraites", a-t-il commenté, avant de lancer : "il ne peut être question de revenir en arrière sur ce qui est le fondement même de la réforme".
Le report de l'âge légal à 62 ans et l'augmentation de la durée de cotisation ne sont pas négociables, mais François Fillon a précisé que la porte restait ouverte aux syndicats pour débattre des dossiers suivants : les carrières longues, la pénibilité et les poly-pensionnés.
Vers une nouvelle hausse de la fiscalité
François Fillon a profité de son intervention pour préciser que si la croissance devait se révéler moins élevée que prévus, de nouvelles économies s’imposeraient.
Autrement dit, le Premier ministre envisage de baisser les dépenses en rabotant d’avantage les niches fiscales et de maintenir le gel des dépenses publiques, notamment dans les politiques du logement, de la défense et même de éducation.
Mais plus qu’une simple baisse des dépenses, il a aussi envisagé une hausse des impôts, une notion jusque là tabou au sein du gouvernement. Porter le rabotage des niches fiscales de 5 à 8,5 milliards, "ce sont bien des augmentations d'impôts, mais ce ne sont pas des augmentations générales des impôts qui pèsent sur les ménages ou les entreprises", a-t-il précisé.
- La France peut-elle sous la barre des 3% de déficit sans hausse de la fiscalité ?