"Un monument d'amateurisme, d'irresponsabilité et de mauvaise foi". Voici comment François Fillon décrit le projet de budget pour 2013, adopté mercredi par la commission des Finances de l'Assemblée.
Augmenter le temps de travail
Dans un entretien au vitriol accordé aux Echos, et publié jeudi, l’ancien Premier ministre fustige "l’amateurisme" du chef de l’Etat, et s’interroge : ". "On se demande qui gouverne, François Hollande et le gouvernement ou quelques nostalgiques de l'économie dirigée ?" Le modéré député de Paris ne veut pas laisser le rôle de l’opposant en chef à Jean-François Copé. Alors il sort la boîte à gifles : "Ce budget n'est pas un budget de combat mais de défaite. Il alourdit les dépenses, contrairement à ce que prétend le gouvernement, et il assomme l'économie avec des hausses d'impôt", assène-t-il ainsi, précisant si besoin qu’il "pèse ses mots".
A situation urgente, mesures urgentes. L’ancien "collaborateur" de Nicolas Sarkozy souhaite que le gouvernement en fasse plus pour redresser la situation économique, notamment en remettant en cause certaines dépenses sociales et en allongeant la durée du travail, son nouveau cheval de bataille. François Fillon a même une idée pour en finir avec ces 35 heures honnies par la droite, mais qui n’ont pas pour autant disparu après cinq ans de sarkozysme. "Si cela ne recueille pas l'assentiment majoritaire, devant la gravité de la crise, il faut augmenter d'une à trois heures le temps de travail dans les entreprises comme dans les fonctions publiques", tranche-t-il.
"Ayrault est victime du discours de la gauche"
Plus que jamais en campagne pour la présidence de l’UMP, François Fillon critique, propose, occupe le terrain. Surtout ne pas laisser la bande à Copé occuper l’espace médiatique. Alors le discret sarthois force sa nature pour sortir le bazooka, et avance ses propositions concrètes : "rémunérer les demandeurs d'emploi, non pas parce qu'ils sont demandeurs d'emploi mais parce qu'ils sont en formation" ou encore "revoir le contrat de travail".
>> A LIRE AUSSI : UMP : les derniers ralliements
Et parce que rien ne plaît tant à un militant qu’un tacle à destination du camp d’en face, François Fillon a aussi eu quelques mots à destination de son successeur à Matignon. "Il est navrant de constater que l'ensemble du gouvernement semble totalement désarmé devant la tâche qui est la sienne. Jean-Marc Ayrault est victime du discours que la gauche a tenu cinq ans durant sur le supposé effacement du Premier ministre. Victime aussi de son programme", conclut-il.