Les pages du quinquennat de Nicolas Sarkozy continuent de se tourner. Au lendemain du dernier conseil des ministres de la mandature, François Fillon a présenté jeudi officiellement la démission de son gouvernement au président sortant. Celui qui fut le seul Premier ministre durant cinq ans a transmise sa demande à l'Elysée par le biais d'un garde républicain, a précisé Matignon. Cetet démission est intervenue dans la foulée de l'officialisation des résultats de la présidentielle par le Conseil constitutionnel.
Le pouvoir ne restera toutefois pas vacant. Jusqu’à mardi, jour de la passation de pouvoir, "le gouvernement expédiera les affaires courantes", a signalé mercredi la porte-parole Valérie Pécresse à l'issue du dernier conseil des ministres.
L’hommage au "collaborateur"
Nommé Premier ministre par Nicolas Sarkozy le 17 mai 2007, François Fillon peut se prévaloir d'une longévité quasi inédite à ce poste dans l'histoire de la Ve République. Seul Georges Pompidou, en poste entre avril 1962 et juillet 1968, a fait mieux.
Mais, durant une large partie du quinquennat, il aura eu à lutter pied à pied contre l'"omniprésidence" de Nicolas Sarkozy, construisant sa popularité sur un style tout en sobriété, en opposition totale avec celui du futur ex-chef de l’Etat. Mercredi, en conseil des ministres, celui qui fut qualifié en 2007 de simple "collaborateur" a eu le droit à un hommage appuyé de Nicolas Sarkozy. "Il n'y a pas eu de couple qui se soit aussi bien entendu dans la Ve République", a affirmé le président sortant, selon plusieurs témoignages. "On était différents. Heureusement qu'on était différents, les deux mêmes ça aurait été insupportable", a-t-il ajouté.
Agé de 58 ans, François Fillon a décidé de quitter son fief sarthois pour se présenter aux législatives à Paris. Il est aujourd'hui le principal rival du patron de l'UMP, Jean-François Copé, dans l'optique, déjà, de 2017.