Fillon persiste et signe. L'ancien Premier ministre UMP François Fillon a maintenu vendredi à Nice ses propos controversés sur le "sectarisme" supposé de certains élus FN et PS, qu'il a renvoyés dos à dos, tout en critiquant le programme frontiste. "J'ai cru comprendre que le Front National se sentait visé (sur ce sujet). (...) Mais j'ai aussi entendu certains dans la majorité se sentir concernés... Eh bien oui, le combat contre le sectarisme passe aussi par le Parti socialiste qui, notamment, doit s'interroger sur ses relations avec l'extrême gauche avant de donner des leçons aux autres", a-t-il déclaré lors d'une réunion publique. "Aux élections municipales, plus que dans toute autre élection, j'affirme que les électeurs sont bien placés pour juger, évaluer, choisir le plus compétent des candidats, et repousser par eux-mêmes et en conscience ceux qui sont sectaires..." a-t-il lancé, avant de préciser que frontistes et socialistes pouvaient faire partie de cette catégorie.
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Aucune alliance avec le FN. Dans le même temps, François Fillon a répété n'avoir "pas changé d'avis" à propos du programme du Front national", qu'il a jugé "économiquement absurde et politiquement dangereux". "Aucune alliance n'est possible avec le Front national, mais je le dis, tous les dialogues sont nécessaires avec ses électeurs", a-t-il affirmé.
Je n’ai pas changé et je ne changerai jamais d’avis : le programme du Front National est économiquement absurde et politiquement dangereux !— François Fillon (@FrancoisFillon) September 13, 2013
Le leader du club politique "Force républicaine", jusqu'alors connu pour sa modération et ses prises de position claires face au FN, a ainsi maintenu la position prise dimanche sur le plateau du "Grand rendez-vous" Europe 1/Le Monde/i>TELE. Il y conseillait "de voter pour le moins sectaire" en cas de duel PS/FN aux municipales.
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Resté silencieux toute la semaine tandis que les réactions scandalisées se multipliaient dans la majorité, M. Fillon vient ainsi de donner tort à ceux qui, dans son entourage, plaidaient le "second degré" pour justifier ses propos. Plus tôt dans la journée, il a déclaré qu'il ne voulait "plus entendre parler" de "ni-ni" (ni FN ni PS, ce qui est la ligne officielle de l'UMP), "de front républicain" (choix du candidat non-FN, ce qui a longtemps été la ligne des partis de gouvernement), selon des participants à une table ronde avec l'ancien Premier ministre à Menton.
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