Quatre jours avant que Jean-François Copé ne se déclare officiellement candidat à la présidence de l’UMP, son rival François Fillon présente mercredi son projet et ses "réformes radicales (sic)" dans le magazine Le Point. Sa motivation, ses références, ses mesures-phares : voici ce que propose l’ancien Premier ministre.
• Sa motivation : "C'est ça ou le déclin"
"Ce qui m'a déterminé" à briguer la présidence de l'UMP lors du congrès de novembre, "c'est la gravité de la situation, qui appelle au rassemblement le plus large possible des Français autour d'un projet radical de réformes. C'est ça ou le déclin", explique l'ancien Premier ministre, connu et un temps raillé pour ce genre de formules pessimistes. Selon lui, les Français assistent en ce moment au "déclassement" de leur pays et de l'Europe.
• Ses références : Pompidou, Sarkozy and co.
Déclaration d’intention oblige, François Fillon se devait de truffer cette "interview-programme" de références politiques. Comme figure tutélaire à droite, le candidat à la présidence de l'UMP François Fillon s’est choisi Pompidou et son approche, qu'il définit comme le "refus des idéologies mais aussi de la démagogie et des petites cuisines électorales".
Pour autant, il ne renie pas le sarkozysme, cette "énergie considérable", cette "volonté de ne pas se laisser enfermer dans des schémas établis. Et beaucoup de sang-froid dans la gestion des crises". Et le fillonisme ? "Cela pourrait être une approche plus sereine et pragmatique des choses", répond-il.
• Ses valeurs : "autorité et respect"
Interrogé sur ses "premières valeurs", François Fillon répond "l'autorité et le respect". "La France est un petit miracle de l'Histoire, grâce à un Etat puissant qui intègre et fédère. C'est pour cela que je suis intraitable sur le communautarisme et le relativisme", ajoute-t-il.
Ces valeurs sont-elles compatibles avec le FN ? "Sûrement pas avec la PME de la famille Le Pen, qui n'en a d'ailleurs aucune. Mais avec la grande majorité des électeurs du FN, oui".
• Ses réformes : 35 heures et cérémonie de nationalité
La fin des 35 heures et l'augmentation du temps de travail des fonctionnaires deviennent les crédos de la politique intérieure de François Fillon. L’ancien Premier ministre estime qu'on ne peut pas prétendre conserver une monnaie européenne et réussir la réindustrialisation "avec une exception française pareille." L'ancien chef du gouvernement propose de donner la possibilité de négocier le temps de travail entreprise par entreprise dans la limite de la législation européenne.
Au niveau européen, François Fillon juge que la zone euro devrait aussi se doter "d'un vrai gouvernement économique, capable de définir une politique budgétaire et de la faire respecter." "Ce gouvernement serait contrôlé dans un premier temps par une délégation du Parlement européen et des parlements nationaux", précise-t-il.
Dans le domaine de la citoyenneté, il propose de remettre en place l'idée de l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua de demander aux jeunes nés en France de parents étrangers de choisir formellement la nationalité française à 18 ans, et ce, lors d'une cérémonie.