On s'y attendait depuis un certain temps déjà. Après trente ans de vie publique dans la Sarthe, François Fillon a confirmé samedi qu'il allait tenter de relever un "nouveau défi" : les législatives de 2012 à Paris.
Un besoin de "nouveaux défis"
Samedi matin à l'occasion du congrès des maires sarthois à La Ferté-Bernard, c'est la gorge nouée par l'émotion que François Fillon a confirmé qu'il allait les quitter. "Après trente ans d'action publique dans notre département, je ressens la nécessité de passer la main, de laisser une nouvelle génération apporter sa compétence, son enthousiasme, sa fraîcheur à l'engagement politique", a-t-il expliqué, visiblement ému.
Elu pour la première fois député en 1981 dans la circonscription de son mentor, Joël Le Theule, le chef du gouvernement a justifié son choix par le besoin de se fixer de "nouveaux défis". "Je pense qu'on est moins utile lorsqu'on parcourt sans cesse les mêmes chemins", a relevé François Fillon. "J'ai dit qu'aux législatives de 2012, je solliciterai la confiance des Parisiens", a-t-il ajouté. Le Premier ministre a reçu une standing ovation de la part des élus sarthois.
"C'est triste, ça fait des années qu'on le connaît, qu'il a travaillé pour nous. Il a envie de prendre d'autres chemins, on l'encourage, plein de bonnes choses pour lui", a confié à Europe 1 une élue du Mans.
Une venue qui fait grincer des dents
Une venue dans la capitale qui n'est pas toujours vue d'un bon oeil dans son propre camp et suscite la colère de Rachida Dati, qui vise la même circonscription que lui. La maire du VIIe arrondissement Paris a en effet exhorté jeudi dernier François Fillon à montrer du "courage" au lieu de chercher une "circonscription de confort" à Paris, ce que les Parisiens, a-t-elle assuré, "n'accepteront pas".
Mais interrogée par Europe 1, la députée sarthoise Fabienne Labrette-Ménager a estimé que François Fillon avait malgré tout fait le bon choix. "Je pense que les Parisiens ont besoin aussi du bon sens sarthois, ça va leur faire du bien", a-t-elle dit. Par ailleurs, comme l'a glissé conseiller du Premier ministre à Europe 1 : "François Fillon a clairement affiché ses intentions, plus personne à Paris ne pourra faire semblant de les ignorer".
Volontiers secret sur ses intentions, le Premier ministre avait déjà fait cesser mercredi soir un suspense qui durait depuis plusieurs mois en annonçant sa future candidature à des élus parisiens lors d'une remise de décoration à huis clos.