Le Premier ministre s’en est pris à la gauche et a affirmé sa confiance pour 2012.
C’est un François Fillon confiant et remonté qui s’est adressé samedi à des cadres de l’UMP réunis à Paris. Devant Jean-François Copé, Roselyne Bachelot, ou encore les députés Philippe Goujon et Jérôme Chartier, le Premier ministre a donné une violente charge à la gauche, dans un lancement de campagne qui ne disait pas son nom. "Pour la France et pour l'intérêt national, notre victoire est nécessaire et je la crois possible", a-t-il lancé.
"Un conservatisme revanchard et brutal"
François Fillon a ainsi fustigé la volonté qu'il prête à la gauche "d'abroger, stopper, dissoudre" tout ce qui a été fait depuis 2007, comme la réforme des retraites ou la défiscalisation des heures supplémentaires. "La gauche, c'est la contre-réforme. Son conservatisme est revanchard et brutal", a-t-il attaqué. Le Premier ministre a également souligné les "incohérences" du candidat François Hollande, qui "un jour déplore l'austérité de notre politique", avant "le lendemain de déplorer que nous n'en fassions pas davantage pour réduire nos déficits", ou critique tour à tour la baisse des dépenses de l'Etat et la hausse de la TVA.
Puis l’hôte de Matignon s’en est pris à la nouvelle majorité sénatoriale, qui vient de détricoter le Budget 2012 voté plutôt par la droite à l’Assemblée. Après avoir évalué à 29,5 milliards d'euros le montant de la hausse d'impôts votée au total par la Chambre haute, il a estimé que la version sénatoriale du Projet de loi de finances "ferait augmenter notre taux de prélèvements obligatoires de 1,5% en moins d'un an" pour atteindre "un record absolu à près de 47%".
Un petit message à Dati
Vint ensuite le tour de l’accord passé entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts, origine de friction entre les partenaires de la gauche. "Les socialistes dans cet accord semblent s'ingénier à priver la France de tous ses atouts : l'atout de la crédibilité financière, l'atout de l'indépendance énergétique, l'atout de notre place au Conseil de sécurité des Nations unies qui nous donne la possibilité d'influer sur l'organisation du monde", a-t-il lancé. "Il ne reste plus qu'une question qui n'a pas été posée : je souhaiterais connaître l'avis de Mme Joly et des Verts sur notre dissuasion nucléaire et sur la politique de défense de notre pays", a-t-il conclu.
Actuellement pris dans une polémique avec Rachida Dati, qui lui dispute la 2e circonscription de Paris pour les législatives de 2007, François Fillon a aussi prôné le rassemblement. Et adressé un petit message à sa rivale en disant vouloir s’éloigner des "doutes, des rancoeurs, des calculs personnels".