La candidature de François Fillon à la maire de Paris se précise un peu plus. "Le moment venu, je serai à vos côtés pour mener la campagne législative à Paris", a déclaré le Premier ministre, lors d'une cérémonie de remise de décoration à huis clos, mercredi soir à Matignon.
Si François Fillon n’a pas explicitement annoncé sa candidature, les témoins ont tous compris le sous-entendu : le but est de ravir Paris à la gauche aux municipales de 2014. Il a d’ailleurs été "très applaudi" après cette déclaration, a confié Philippe Goujon, patron de la fédération UMP de Paris qui participait à la cérémonie.
"Un acte de candidature qui nous fait plaisir"
"On ne va pas vous dire qu'on n'est pas contents, c'est un acte de candidature qui nous fait plaisir et le travail est maintenant devant nous, la campagne va être dure", a ajouté Jean-François Lamour, président du groupe UMP du Conseil de Paris.
Plusieurs élus parisiens, proches de la direction de la fédération, le pressaient d'afficher son envie pour Paris depuis plusieurs mois, et surtout depuis l'échec de la liste de Chantal Jouanno aux récentes élections sénatoriales qui a remis au grand jour les graves dissensions internes à l'UMP Paris.
Dati ne renoncera pas à ses ambitions
Les élus de droite présent lors de cette soirée se sont réjouis, d’autres membres de la majorité vont accueillir la nouvelle avec moins d’enthousiasme. C’est notamment le cas de Rachida Dati, qui n’a jamais caché son ambition de briguer la maire de la capitale.
"J'irai quoi qu'il arrive", a déjà martelé la maire du VIIe arrondissement. "On n'évince pas les gens au seul motif qu'il y a une personnalité qui est le Premier ministre ou parce qu'il en a marre du département d'où il vient (…), la Sarthe", avait-elle prévenu.
Primaire à droite ou arrangement entre amis ?
L'acte de candidature du Premier ministre pourrait en tout cas clarifier les choses pour la droite parisienne qui se déchire à coups de manifestes et de lettres ouvertes, avec d'un côté les proches du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, partisans de primaire ouverte à Paris, et de l'autre les "fillonistes".
Mais, le 3 octobre, après le basculement du Sénat à gauche, les deux hommes ont conclu "un pacte", à l'initiative du secrétaire général de l'UMP, lors d'un déjeuner à Matignon. "Copé aide Fillon autant que possible à Paris et il garde le parti après 2012. Fillon a dit ‘marchons comme ça’", a confié un proche de Jean-François Copé.