"En tant que président de la République", Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi matin, sur France Inter, que le groupe sidérurgique ArcelorMittal allait investir "maintenant" une enveloppe de 17 millions d'euros sur le site de Florange, en Moselle. Quelque deux millions d'euros seront consacrés au redémarrage du deuxième haut-fourneau, prévu au deuxième semestre 2012, 15 millions serviront à moderniser le site sidérurgique, à travers de nouvelles installations et produits.
ArcelorMittal confirme à condition que...
"J'ai eu hier mercredi une longue réunion de travail avec Lakshmi Mittal (le PDG du groupe, ndlr). A la demande de l'Etat français, ArcelorMittal va investir maintenant 17 millions d'euros à Florange et le deuxième haut-fourneau repartira au deuxième semestre", a déclaré le président candidat invité de la matinale de France Inter.
Ces décisions ont été confirmées par ArcelorMittal en milieu de matinée. Dans un communiqué, Lakshmi Mittal indique que le groupe sidérurgique reste "fermement attaché à sa présence industrielle en France", où le groupe emploie aujourd'hui plus de 20.000 personnes. Le groupe sidérurgique précise ensuite que le deuxième haut-fourneau démarrera au deuxième semestre 2012, à condition que la reprise économique soit au rendez-vous.
Le candidat fait l'auto-promo du président
Le président de la République a ensuite laissé la parole au candidat Sarkozy. "Ça ne règle pas tous les problèmes de la sidérurgie, mais c'est du concret, il faut se battre pour obtenir ça", a pris soin de préciser le chef de l'Etat, soucieux de montrer sa détermination sur le cas Florange".
"Je vous rappelle que Florange, c'est 2.667 salariés dont 500 en situation de perdre leur emploi si le haut-fourneau ne repart pas. Ce sont des décisions concrètes, comme pour Petroplus, comme pour PhotoWatt, comme pour Lejaby (...) comme pour Alstom", a insisté le candidat UMP en référence à ses interventions récentes dans plusieurs dossiers d'entreprises en difficulté.
Le chef de l'Etat en a aussi profité pour railler la visite vendredi dernier à Florange de son rival, François Hollande. "Il a été à Florange, il est monté sur une camionnette entouré de drapeaux CGT, ça n'a pas donné un emploi de plus et un centime d'euros de plus aux salariés", a-t-il moqué, concédant tout de même que le candidat du PS n'avait "pas les moyens" d'un président.
Faire oublier Gandrange
Avec Florange, Nicolas Sarkozy chercherait-il à effacer l'échec de Gandrange, qu'il n'avait pas réussi à sauver ? Le 4 février 2008, le président avait promis l’engagement de l’Etat pour maintenir l'aciérie en activité. Mais il n'avait pas réussi à empêcher la fermeture de l’usine d'ArcelorMittal, le 31 mars 2009.