Borloo ne s'est toujours pas déclaré, Morin s'y verrait bien et, au final, Bayrou se propose de jouer les juges de paix. Ce week-end, 2.800 centristes assiègent la Grande-Motte, dans l'Hérault, pour leur université d'été et tergiversent sur la présidentielle de 2012.
Morin et "sa démarche personnelle"
Les fondateurs de la nouvelle Alliance républicaine écologiste et sociale (Ares) qui regroupe le Parti radical, le Nouveau Centre, la Gauche moderne et la Convention démocrate, voulaient pourtant faire de ce rendez-vous une nouvelle étape pour consolider leur union. Mais les tensions exacerbées par la rivalité entre leurs deux leaders Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, tous deux candidats à l'investiture de l'Alliance pour 2012, ont mis à mal cette volonté.
"Oui, il faut un candidat centriste à l'élection présidentielle. J'ai été probablement le premier à le dire", a d'abord lancé Hervé Morin. L'ancien ministre de la Défense - dont l'ambition est contestée, même dans ses propres rangs - a ensuite insisté, faisant valoir "qu'être candidat à l'élection présidentielle, c'est une démarche personnelle, pas partisane".
"Chacun est libre d'annoncer sa candidature au moment qu'il juge le plus opportun, même si, a-t-il convenu, dans notre cas de figure, il faudrait qu'on y réfléchisse ensemble", a-t-il enfin asséné.
Borloo se décidera "très" "très bientôt"
"Oui, c'est une démarche personnelle", lui a répondu Jean-Louis Borloo. "Oui, je suis un homme libre et oui on en parlera", a-t-il laconiquement indiqué, estimant, lui aussi, être "dans la dernière ligne droite". Très bientôt je parlerai aux Français", a-t-il répété.
Après tout, "si Jean-Louis Borloo veut être candidat, il faut qu'il se décide à le dire", s'est agacé de son côté Hervé de Charette, ex-ministre des Affaires étrangères et cofondateur de l'Alliance, qui excédé par les "chicaillas qu'il y a depuis trop longtemps entre Hervé Morin et Jean-Louis Borloo" a décidé de boycotter les universités d'été du nouveau rassemblement.
Les "chicaillas entre Morin et Borloo"
La veille, dans un entretien à l'Express.fr, le député Jean-Christophe Lagarde, numéro deux du Nouveau Centre, s'est lui aussi montré excédé. Partisan d'une candidature Borloo, il avait déclenché les hostilités en dénonçant "la stratégie" présidentielle "nuisible" de son président Hervé Morin. "Pour traverser le désert, vous choisissez un chameau, pas une chèvre", avait-il lancé.
En réponse, le député Philippe Vigier, porte-parole du NC et proche d'Hervé Morin, avait dénoncé "la violence" de ces propos. Soucieux de calmer les esprits, le président de la Gauche moderne, Jean-Marie Bockel, a estimé que l'Alliance n'avait "pas tous les éléments pour évoquer une candidature à la présidentielle".
Dans une tribune publiée dans le Figaro, le président du MoDem, François Bayrou, a lui proposé de jouer les juges de paix en appelant ses amis centristes dispersés "à une unité retrouvée". "Il est tout seul alors il s'invite", a ironisé Jean-Louis Borloo.