Contexte. Après les prévisions pessimistes du rapport de la Cour des comptes - et de l’opposition - sur le déficit de la France, François Hollande a, depuis Bruxelles, réaffirmé vendredi la volonté de l’exécutif de "tenir la dépense de l’Etat". "La dépense 2013 doit être strictement égale pour l'Etat à la dépense 2012", a estimé le président en marge du Conseil européen. Depuis les Antilles, Jean-Marc Ayrault, lui, n’a pas écarté l’idée d’un dérapage des dépenses.
>> A LIRE AUSSI : La Cour des comptes veut moins de fonctionnaires
"On ne peut pas vivre au dessus de nos moyens". On imaginait le gouvernement embarrassé par la publication de ce rapport de la Cour des comptes, qui pointe du doigt les insuffisances de la politique menée. Bien au contraire, ce rapport tombe à point nommé pour un exécutif qui veut accélérer le rythme des réformes. Un rapport qui peut aussi être une "arme" dans les négociations difficiles à venir : retraites, indemnisation chômage ou famille. "On ne peut pas vivre au dessus de nos moyens ou à crédit". Cette phrase, Jean-Marc Ayrault la martèle devant tous ses interlocuteurs. Le Premier ministre, c’est son rôle, prépare les esprits : "le plus dur est à venir".
Les fonctionnaires dans le viseur. Comment trouver 13 milliards d’économies ? L’une des pistes très sérieuses - et c’est une des préconisations de la Cour des comptes -, c’est de continuer à geler le salaire des fonctionnaires. "Deux ans de plus, jusqu’en 2015, cela semble raisonnable", confie un ministre de haut rang à Europe 1. Un autre membre du gouvernement résume l’état d’esprit de l’exécutif par cette formule : "on ne va pas augmenter les impôts ou diminuer les recettes". Dit autrement, il fait baisser la dépense publique. A Bruxelles, le président a fermé la porte à une baisse des prestations sociales, "un sujet sensible", juge-t-il. Mais il n’exclut pas de toucher à certaines niches fiscales, sans préciser lesquelles.
"Pas une variable d'ajustement". Une piste que semble privilégier François Hollande. vendredi, en marge du Conseil européen, il a affirmé que le nombre de fonctionnaires ne devait "pas être une variable d'ajustement". Au contraire, il a confirmé que le point d'indice, base du calcul des salaires des fonctionnaires, devrait être gelé encore l'an prochain. "Cela a été déjà le cas en 2012 et en 2013. Il y aura des négociations qui vont s'ouvrir pour 2014", a-t-il détaillé.