A partir du 14 février, Europe 1 ouvre sa matinale pendant deux heures aux candidats des principaux partis à la présidentielle. Le président du MoDem François Bayrou, qui ouvre le bal, s'est prêté au jeu des questions-réponses sur le thème "si vous êtes élu président…" Pas de Fouquet's et le Brésil comme premier voyage, c'est le "questionnaire 2012".
> Le 6 mai, où irez-vous fêter votre victoire ?
"Je ne sais pas où j'irai fêter ma victoire, mais je sais où je n'irai pas. Je sais que je n'irai pas au Fouquet's, sans penser du mal de cette honorable établissement. Un bistrot."
> Pour qui sera votre premier coup de fil ?
"J'appellerai ma famille."
"Je sais que je n'irai pas au Fouquet's" :
> Quelle sera votre toute première mesure ?
"Ce que je pousserai en premier c'est cette assurance mutuelle dont j'ai parlé pour le logement, pour supprimer définitivement l'obligation de trouver des cautions auprès de la famille et enlèvera l'inquiétude à tous ceux qui ont des logements à louer de ne pas être payé. Une mutuelle qui ne coûtera pas un euro mais dont l'Etat aura pris l'initiative pour que tous ces problèmes soient réglés, car il y a 500.000 logements qui sont libres et qui ne sont pas en location, et pour tous les jeunes, c'est impossible de louer sans avoir les cautions de la famille et c'est inégalité trop grave."
> Votre Premier Ministre ?
"Portrait robot : femme ou homme de grande expérience, qui aura beaucoup réfléchi à l'état de la France et une idée nette de ce qu'il faut faire, et qui sera capable de rassembler des courants politiques différents. Oui, dans ma tête, il y a une short liste, de peu de noms."
> Votre premier voyage ?
"J'irai voir les pays fondateurs de l'Europe, ceux qui nous entourent, le Benelux, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. J'irai peut être dans le pays qui a, avec nous, la plus grande frontière, le Brésil. Je pense que l'idée d'une Europe dominée ou conduite par deux Etats seulement n'est pas une bonne idée. Et l'obsession allemande dans laquelle on vit ces temps-ci n'est pas forcément l'idéal. Il faut réfléchir à la méthode que les Allemands ont suivi mais pas forcément essayer de faire la même chose qu'eux. Chacun à sa société, ses valeurs, sa manière de voir l'avenir et c'est dans ce sens que je pense qu'il faut aller".
> Que direz-vous à Nicolas Sarkozy au moment de la passation de pouvoir ?
"Je lui dirai qu'on a besoin de toutes les forces du pays. Donc, même ceux qui n'ont pas gagné les élections doivent y participer".
> Quel serait votre premier geste "symbolique" (votre Panthéon) ?
"C'est un panthéon modeste et beaucoup plus ambitieux, j'irai dans une école parce que c'est là que ça se joue".
> Baisserez-vous votre salaire ?
"Oui de 10%. Symboliquement, c'est pas tout à fait rien, ça compte. Je baisserai le salaire du président et des membres du gouvernement pour montrer que tout le monde doit participer à l'effort et que ça commence par le haut. Je n'aime pas l'idée que les efforts sont pour tous les gens, tous les citoyens sauf pour ceux qui conservent leurs privilèges au sommet de la société."
> Votre mot préféré ?
"Espérance".
> Votre juron préféré ?
"J'en ai beaucoup trop pour les soumettre à l'antenne".
> Y-a-t-il une vie après la politique ?
"Pour moi, la politique, l'engagement citoyen, ça fait partie de la vie. Je n'ai pas la tentation de Venise".