Le candidat centriste perd du terrain. Celui qui a atteint 18% à la présidentielle est désormais crédité de 13% d'intentions de vote. Un score qui le place derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, qui connaît depuis quelques semaines une progression fulgurante.
En meeting à Perpignan, dans les Pyrénées Orientales, le candidat du MoDem veut croire à un possible basculement de l'opinion en sa faveur, à 24 jours du premier tour. Il se dit persuadé que les Français se lasseront du "spectacle" de ses concurrents et s'ouvriront "aux vrais sujets" qu'il dit défendre.
Le doute s'installe
"Le jour va venir, et cela arrive quelque fois très tard, dans les dernières heures, où ils vont s'y intéresser eux-mêmes et dire: 'nous, ce qu'on veut, c'est la vérité et qu'on nous parle clairement des efforts qu'il va falloir faire pour s'en sortir'".
Sur le terrain, le message de François Bayrou a cependant du mal à passer, même s'il bénéficie d'une forte popularité. Si bien que même auprès des militants, le doute s'installe. Ils étaient 900 à s'être déplacé jeudi pour écouter son meeting. La salle n'était pas pleine, comme un signe supplémentaire que sa campagne ne décolle pas.
"Ca me paraît difficile"
Sandrine soutient François Bayrou mais ne se fait guère d'illusion quant à sa qualification au second tour. "Ca me paraît difficile, parce que les sondages ne sont pas favorables, et qu'il a du mal à convaincre la population française, qu'il peut être président et un bon président", constate la militante au micro d'Europe. Si cette dernière est peu optimiste sur l'issu du scrutin, elle assure toutefois qu'elle compte "le soutenir jusqu'au bout". "C'est pour ça que l'on est tous en famille", poursuit-elle
Son conjoint, Eric, a une explication à la relative solitude de François Bayrou. "Sarkozy et Hollande, ils ont du monde derrière eux. S'il avait su s'entourer des bons partenaires, peut-être qu'aujourd'hui, les sondages seraient différents. C'est peut être ce qu'il manque pour mettre les Français en confiance", estime le militant interrogé par Europe 1.
Ce dernier est pourtant convaincu que François Bayrou est le seul candidat sérieux et populaire. D’où l'incompréhension de cet autre militant qui tracte régulièrement. "Les sondages ne reflètent pas du tout ce que l'on vit sur le terrain. Les gens sont très à l'écoute des propositions de François Bayrou. Je sens un décalage", assure-t-il au micro d'Europe 1.
Il faut "frapper du poing sur la table"
Alors, comment changer la donne? "En disant la même chose, en creusant le même sillon", répond le candidat centriste. Son entourage lui conseille pourtant de changer de ton et de se mettre davantage en colère.
Pour l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias, le leader centriste doit "frapper du poing sur la table" et réaffirmer qu'"il est le seul à pouvoir faire le rassemblement nécessaire au redressement de la République". Un avis partagé par Marielle de Sarnez, directrice de campagne, pour qui "il est temps de se mettre en colère". "François, dit-elle, a été jusqu'à présent dans l'apaisement, la réconciliation, le rassemblement mais la manière dont la campagne se déroule le met en colère".