"Je me suis trouvé comme débranché de l'émission. Je savais que j'étais là, je n'ai pas perdu conscience mais j'avais une sorte de vertige. Je ne savais plus ce que les gens disaient et me disaient (...). C'était un sentiment d'irréalité", a raconté François Bayrou, hospitalisé à l'hôpital du Val-de-Grâce jusqu'à jeudi après-midi. Le président du MoDem a en fait été victime d’un "léger ictus transitoire".
Une pathologie rare et mystérieuse
L’ictus est un type de malaise assez rare, comme en prennent en charge environ une fois par mois les plus importants services neurologiques en France. Il se caractérise par une perte de mémoire passagère, qui peut durer d'une demi-heure à quelques heures environ. Le patient recouvre ensuite toutes ses capacités.
"La mémoire s’arrête, on ne fixe plus rien, les souvenirs récents disparaissent aussi, comme un magnétophone qui n’enregistre plus. C’est très déroutant pour les sujets qui en sont atteints", détaille le Pr Jean-Marc Orgogozo, chef de service neurologie à l'Hôpital Pellegrin de Bordeaux, au micro d'Europe 1. Mais ce spécialiste tient à rappeler qu'il s'agit d'une maladie "bénigne", dont François Bayrou est en fait déjà "guéri".
Lors de l'émission Le Grand Journal sur Canal Plus auquel il participait juste avant d'être hospitalisé, François Bayrou s'était accroché avec le journaliste Yann Barthès, assurant qu'il n'avait pas prononcé les déclarations retenues dans le sujet :
"C'est la fatigue"
L’ictus reste une pathologie assez mystérieuse. Son origine est notamment difficile à déterminer. Il n’aurait ni une cause vasculaire, ni neurologique. Il pourrait malgré tout être causé dans certains cas par un choc émotionnel.
Le surmenage, c’est l’explication probable donnée par François Bayrou lui-même. "Pour moi, c'est la fatigue. Il y a eu l'émission de Drucker, beaucoup d'interviews, le congrès avec un discours de 1 heure 40 avec deux jours de préparation... J'ai le sentiment d'avoir un peu tiré sur la corde. J'ai une vie équilibrée mais je ne m'arrête jamais", a expliqué le chef de file des centristes.
François Bayrou a confié avoir reçu plusieurs centaines de messages de soutien, notamment ceux du président de la République Nicolas Sarkozy ou de la Première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry.