L'INFO. L'intervention chirurgicale n'avait jusque-là jamais fuité. François Hollande a été opéré de la prostate en février 2011, quelques semaines avant d'entrer officiellement en campagne pour la primaire socialiste, révèle mercredi matin France Info. Cette intervention médicale a été confirmée par l'Elysée à Europe 1. Plus tard dans la matinée et pour éteindre toute polémique, la présidence a publié un communiqué sur le site de l'Elysée. "Le président de la République François Hollande confirme qu'au mois de février 2011, il a été hospitalisé quelques jours dans un service d'urologie du CHU Cochin pour une hypertrophie bénigne de la prostate", peut-on lire. Le chef de l'Etat précise qu'"à la suite de cette intervention, aucun suivi médical n'a été jugé nécessaire".
Opération "bénigne". On sait aujourd'hui que François Hollande a en fait été hospitalisé pendant une semaine à l'hôpital Cochin à Paris pour subir cette opération de la prostate. Mais l'Elysée insiste sur le fait qu'il s'agissait "d"une opération bénigne, sans conséquence et sans suivi médical", sans vouloir donner plus de détails sur la nature de l'opération.
Secret médical. A l'Elysée, on ne cachait pas son agacement, mercredi matin. S'il n'y a pas eu de communication sur cette opération à l'époque, c'est uniquement parce que François Hollande n'était pas encore président. L'exigence de transparence n'avait donc pas à s'appliquer. Seul le médecin-chef de l'Elysée est habilité à communiquer sur l'état de santé de François Hollande, insiste auprès d'Europe 1 l'entourage du président. Pour le reste, ce dossier est couvert par le secret médical. Point à la ligne.
Plus de transparence, demandait le candidat Hollande. En pleine campagne présidentielle, dans une interview accordée au Quotidien du médecin, le candidat Hollande réclamait davantage de transparence et jugeait "important que les Français aient confiance en la capacité de leur président à gouverner". Il se disait favorable au fait de "donner publiquement et régulièrement des informations liées à l'état de santé du chef de l'Etat".
Bulletins de santé "normaux". Depuis l'entrée en fonctions de François Hollande, l'Elysée a publié deux bulletins de santé, le premier, le 5 juin 2012, le deuxième, presque un an après, le 6 mars 2013, attestant que le président était en bonne santé, après examens cliniques et para-cliniques qui s'étaient révélés "normaux". L'Elysée avait pourtant indiqué en juin 2012 que François Hollande prenait "l'engagement" de publier un bulletin de santé "tous les six mois".
Le précédent Mitterrand. La santé des présidents de la République est un sujet sensible, notamment depuis le cancer de la prostate de François Mitterrand qui avait été caché durant des années par le biais de bulletins de santé mensongers signés de son médecin personnel. La polémique avait rejailli en septembre 2005 lorsque, trois ans après sa réélection à l'Elysée, Jacques Chirac avait été victime d'un petit accident vasculaire cérébral. Jusque-là, il n'avait pas jugé opportun d'informer sur sa santé, au nom du principe du respect de la vie privée.