LA PHRASE - François Hollande était l'invité du 20H de TF1 dimanche. Alors qu’il ne s’était pas exprimé depuis le 14 juillet dernier, le chef de l’Etat a d’abord tenu à défendre la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires. Selon lui, le « travailler plus pour gagner plus » permettait à une partie des salariés de mettre du beurre dans les épinards. Mais dans le même temps, la mesure phare de Nicolas Sarkozy laissait les chômeurs hors circuit. « On sait que la mesure de défiscalisation a coûté 100.000 emplois » a martelé François Hollande. Vrai ou faux ?
Les économistes de droite et de gauche s’écharpent depuis trois ans sur cette question. Mas les estimations les plus "à gauche” chiffrent à 30.000 le nombre d’emplois directement perdus dans les entreprises à cause de la défiscalisation des heures sup. En évoquant 100.000 emplois, le Président a eu la main un peu lourde.
Pour défendre son choix, François Hollande a mis en avant la question des embauches. Grâce à l’arrêt de cette mesure, il a estimé que des dizaines de milliers d’emplois pourraient être créés. Problème : les estimations les plus optimistes parlent de 20.000 emplois dans le meilleur des cas.
LA PHRASE – Au cours de son intervention, le Président a aussi évoqué l’augmentation des cotisations retraite. Pas de panique, elles ne devraient coûter que 4 euros par salarié. Vrai ou faux ?
4,50 euros de cotisation pour un salaire de 3000 euros brut, c’est vrai mais seulement pour l’année 2014. A partir de l’année prochaine, les cotisations vont augmenter progressivement et ce, jusqu’en 2017. A la fin du processus, les Français devraient payer 9 euros par mois de cotisation retraite pour un salaire de 3000 euros.
LA PHRASE – Dernière affirmation du chef de l’Etat : François Hollande a rappelé que le 21 avril 2002, face à la menace FN, il avait appelé à voter pour Jacques Chirac. Vrai ou faux ?
Le 21 avril 2002, alors que la France découvre les résultats du premier tour, le Premier secrétaire du PS est sur TF1. A l’époque, il est interrogé par Patrick Poivre d’Arvor. Le journaliste lui pose cette question : “Appelez-vous à l’abstention ou à voter Chirac ?”. Et surprise, François Hollande n’a pas répondu de manière aussi tranchée qu’il l’affirme aujourd’hui. Au moment des faits, il estime que la gauche prendra "la décision la plus responsable". Contrairement à ce qu’il affirme, le président de la République n’a donc pas clairement appelé à voter Chirac le soir du 21 avril 2002.