L'INFO. François Hollande entame jeudi une tournée de trois jours en Afrique (Côte d'Ivoire, Niger, Tchad), qui sera dominée par les questions de sécurité au moment où la France s'apprête à lancer une nouvelle opération baptisée "Barkhane" pour lutter contre le terrorisme au Sahel. Cette nouvelle opération avait été annoncée dimanche par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian sur Europe 1.
Aux côtés de l'armée française. Après Abidjan et Niamey, le président sera samedi à N'Djamena, où doit être basé l'état-major de cette force permanente de 3.000 hommes. François Hollande souhaite voir sur le terrain comment ce nouveau dispositif, qui succède à l'opération "Serval", lancée le 11 janvier 2013 contre les islamistes armés au Mali, "va s'installer et se déployer", a fait savoir son entourage.
Quel est l’objectif de "Barkhane" ? Jean-Yves Le Drian l’a annoncé dimanche au micro d’Europe 1, l’opération "Serval", lancée de toute urgence en janvier 2013, est désormais terminée. L’opération est un "succès" selon le ministre de la Défense: "Il fallait que le Mali retrouve son intégrité, c’est fait", a-t-il déclaré dimanche. Place désormais à "Barkhane", dont l’objectif est plus ambitieux : "Il y a toujours des risques terroristes majeurs dans la zone qui va de la corne d’Afrique à la Guinée Bissau, dans le nord de pays comme le Mali, le Tchad, le Niger. (…) L’objectif est essentiellement (…) d’empêcher que ce que j’appelle "l’autoroute de tous les trafics" ne devienne un lieu de passage permanent des groupes jihadistes de la Libye à la façade Atlantique", a expliqué le ministre.
Pourquoi ce nom ? Barkhane désigne les dunes en croissant allongé, formées par le vent qui fait rouler les grains de sable. Une référence au désert, futur théâtre de "Barkhane" et déjà objet l’opération "Sabre". Didier François, spécialiste des questions de défense à Europe 1, explique que l’opération "Sabre" est une forme d’introduction à "Barkhane". Elle mobilise un contingent de soldats plus réduit, membres des forces spéciales françaises, chargés de déstabiliser l’organisation de Mokhtar Belmokhtar, un cadre d’Aqmi dont la tête est mise à prix cinq millions de dollars par la CIA. Et pour le moment, "Sabre" est une réussite puisque grâce à des actions discrètes et ponctuelles, huit des plus proches lieutenants de Mokhtar Belmokhtar ont été tués depuis son lancement. Bien avancée, "Sabre" permet maintenant à l’Armée de se lancer dans une nouvelle étape de plus grande ampleur avec "Barkhane".