François Hollande est confiant. "Notre campagne va se démultiplier", a déclaré le compagnon de Ségolène Royal lors d'un point de presse au siège du parti, au lendemain de la qualification de la présidente de la région Poitou-Charentes derrière Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP. Malgré un score global de moins de 40% pour la gauche au premier tour, "les conditions de la victoire sont aujourd'hui réunies", a jugé François Hollande. "Nous sommes donc dans une dynamique. Elle ne se ralentira pas". Le chef des socialistes a annoncé une campagne de deuxième tour axée sur trois priorités : l'"emploi et le travail pour tous", l'éducation "comme valeur et principe" et l'écologie. Dans les deux semaines qui la séparent du second tour, Ségolène Royal va expliciter "les mesures du jour d'après" son accession à l'Elysée et leur calendrier, a-t-il dit. Se tournant implicitement vers les électeurs centristes, dont le candidat François Bayrou a recueilli 18,57% des voix, François Hollande a insisté sur la rénovation démocratique et le projet européen portés par Ségolène Royal. La candidate de gauche, qui a atteint, dit-il, le "beau score" de 25,87% dimanche, est une chance d'instaurer une "nouvelle République", une "autre conception de décider, une autre conception du dialogue, une autre conception politique et démocratique". Avec elle, l'Etat impartial ne sera "pas un slogan" mais une "garantie", a assuré François Hollande. Interrogé sur un éventuel accord avec l'UDF, il a estimé que "François Bayrou ne s'est pas placé dans cette logique-là. Nous, nous faisons nos propositions. Chacun doit prendre ses responsabilités". Le premier secrétaire du PS a plaidé pour un rassemblement "le plus large possible" mais "sans qu'il soit nécessaire de rentrer dans une logique de négociation, de pourparlers". Sur France 2, il avait auparavant souligné qu'"il y a aussi dans l'électorat de François Bayrou des hommes et des femmes qui ont voulu le changement, qui croyaient même en votant Bayrou battre Sarkozy". De son côté, Michel Rocard, qui avait proposé avant le premier tour une alliance entre les socialistes et les centristes de François Bayrou, ne partage pas l'optimisme de François Hollande... "Je vais naturellement faire campagne pour Ségolène comme j'ai fait au premier tour mais je suis un peu inquiet", a déclaré l'ancien Premier ministre socialiste. "Les résultats du premier tour sont tout à fait ce qu'on pouvait attendre. M. Sarkozy n'est quand même pas mal placé. La réserve des voix de gauche est faible." Frédéric Frangeul (avec Reuters)