La promesse. Mercredi, François Hollande entame une visite officielle de deux jours au Maroc. Il s’entretiendra notamment avec le roi Mohammed VI, signera des contrats et s’adressera à l’importante communauté française. Et au chapitre sensible des droits de l'homme, le président devrait également "prendre acte que le Maroc a trouvé sa voie, va dans le bon sens, dans un contexte où les Printemps arabes offrent beaucoup de potentiels mais aussi présentent des risques", souligne l'Elysée. Son ambition : affirmer "le souhait de la France de l'accompagner dans cette voie".
Il est attendu au tournant. Si François Hollande devrait donc exhorter les autorités du royaume à approfondir les réformes et garantir le respect des droits de l'homme, il risque d’avoir du pain sur la planche, à en croire Human Rights Watch (HRW). "Les garanties de respect des droits humains que proclame avec force la Constitution adoptée par le Maroc en 2011 (dans le contexte du printemps arabe, ndlr) n'ont toujours pas été incorporées dans le droit marocain ni dans les pratiques du gouvernement", met en garde l'ONG dans un communiqué, avant d’estimer qu’en tant que premier partenaire économique "et principale source d'aide bilatérale, la France peut jouer un rôle positif en mettant en lumière les abus qui persistent et en encourageant les efforts de réforme du gouvernement", ajoute le texte
Des dossiers qui fâchent. Il empoisonne les relations entre l’Algérie et le Maroc depuis les années 70. Et cette annexion d’une partie du Sahara occidental par le Maroc inquiète également la communauté internationale. "La situation dangereuse dans la région du Sahel et son voisinage rend une solution plus urgente que jamais" à la crise, a ainsi lancé l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross. Dans son viseur : des groupes liés à Al-Qaïda qui sévissent depuis plusieurs années dans les pays de la bande sahélo-saharienne. Comme Nicolas Sarkozy avant lui, François Hollande ne se mouillera toutefois pas beaucoup dans ce dossier, se contentant d’appuyer la position marocaine pour un plan de "large autonomie" au Sahara occidental, qui "constitue une base sérieuse et crédible de négociations", selon un conseiller de l’Elysée.
Si le dossier sahraoui est un serpent de mer, François Hollande ne s’attendait certainement pas à devoir gérer la colère de… détenus français. Quelque 22 ressortissants sont en effet entrés en grève de la fin à l’approche de la venue de leur président. « Suite aux arrestations abusives dont nous avons été victimes, la majorité d'entre nous a été torturée. […] Face au silence coupable des autorités marocaines et à la frilosité de la France, nous voyons dans cette grève de la faim l’ultime chance de faire entendre notre désespoir lors de votre venu Mr Le Président", peut-on lire dans le communiqué de presse des grévistes. Si la France l’a fait pour Florence Cassez se disent-ils…