La phrase à retenir. "La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire. Elle a simplement à dire que la France doit rétablir ses comptes publics". En marge d'un déplacement à Rodez, mercredi, François Hollande a adressé une réponse ferme à la Commission européenne, après que Bruxelles a demandé à Paris d'entamer la réforme des retraites dès cette année.
Ayrault et Hollande au diapason. "Pour ce qui concerne les réformes structurelles, notamment les réformes des retraites, c'est à nous et à nous seuls de dire quel sera le bon chemin pour atteindre l'objectif", a insisté le président. En clair, la France n'est pas et ne sera jamais aux ordres de Bruxelles. Quelques heures avant, Jean-Marc Ayrault n'a pas dit autre chose. "Il n'y a pas de surprise, nous sommes dans la droite ligne de ce qui avait été annoncé, et donc la France va respecter ses engagements", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une rencontre à Paris avec l'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt. Avant d'adresser une fin de non-recevoir à Bruxelles :"nous ferons les réformes à notre manière".
Moscovici nuance (un peu). Pierre Moscovici a aussi renvoyé la Commission européenne dans ses cordes mais de manière plus nuancée. "Pour l'essentiel, ces recommandations confortent les chantiers du gouvernement, notamment le Pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi, la réforme du marché du travail, la modernisation de l'action publique, la réforme des retraites", a déclaré le ministre de l'Economie. En faisant le choix du verbe "conforter", le ministre de l'Economie signifie bien à la Commission européenne que la France veut être épaulé dans ses choix mais sûrement pas dirigé.
La demande de Bruxelles. La Commission européenne demande à Paris de prendre des mesures dès 2013 pour réformer son système de retraites, afin de le ramener à l'équilibre "pour 2020 au plus tard". L'exécutif européen recommande à Paris "d'adapter les règles d'indexation, les âges minimum et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d'augmenter les contributions des employeurs". Pour rappel, les objectifs de déficit édictés par l'UE sont intangibles : la France a deux ans pour réduire son déficit à 3% du PIB. Pour autant, concernant les réformes à mener et la manière d'y arriver, la Commission européenne ne peut rien imposer à Paris.