L'INFO. La dernière image de François Hollande en province, c'était à l'Ile de Sein, le 25 août dernier. Et le président français était apparu trempé jusqu'aux os. Depuis, les sujets internationaux ont mobilisé son agenda : visite à Bagdad le 12 septembre, suivie de sa participation, une dizaine de jours plus tard, à l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Mais François Hollande veut désormais "renouer le fil rompu de la confiance entre les Français" et lui, explique son entourage pour justifier ce déplacement, jeudi, à Angoulême.
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Après une longue parenthèse, François Hollande reprend donc son bâton de pèlerin pour se rabibocher avec les Français, lui dont la cote de popularité est abyssale. Thème de sa visite : la mise en œuvre du troisième plan autisme. Lancé en mai 2013 et doté de 205 millions d'euros, ce plan vise à créer 3.400 places d'accueil supplémentaires d'ici à 2017 pour des enfants et des adultes autistes et à promouvoir un dépistage précoce de la maladie, dès l'âge de 18 mois.
"Il a voulu un sujet social". Le chef de l'Etat se rendra en premier lieu au Centre d'action médico-sociale précoce de Soyaux, en périphérie d'Angoulême, où il se fera présenter des actions de dépistage et d'accompagnement d'enfants autistes âgés de 18 mois à 6 ans. Puis François Hollande rejoindra une "unité d'enseignement en école maternelle", à l'école Pierre de Ronsard, l'une des trente nouvelles unités de ce type ouvertes à la rentrée 2014 pour accueillir des enfants autistes de 3 à 6 ans. "Il a voulu un sujet social, une réalisation concrète de l'action de l'exécutif depuis 2012", précise l'entourage du président, avant d'ajouter que cette visite en annonce d'autres "dans les semaines qui viennent" pour aller à la rencontre des "Français qui réussissent".
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Une visite courte et sans bain de foule. Il est pour autant exclu de voir François Hollande se livrer à des déplacements de "longue" durée, comme il a pu le faire par le passé, et dont il rêvait en tant que président "normal". Les derniers exemples ont refroidi son entourage. Après une première tentative à Dijon, en mars 2013, ternie par quelques interpellations un peu vives de passants et un service d'ordre un peu trop musclé, une autre tentative avait été effectuée dans le Tarn et l'Aveyron fin mai, pour célébrer le centenaire de la mort de Jean Jaurés. Résultat : "Vous ne tenez pas vos promesses !", "Jaurès il ne parlait pas comme vous !", "c'est une honte !"
Pas question de revivre cela. "La société française est électrique et il ne faut pas grand-chose pour qu'elle s'enflamme", observe un proche du président. Donc à Angoulême, la sortie sera millimétrée, prudemment limitée à trois petites heures. Et le chef de l'Etat ne devrait se livrer à aucun bain de foule ou "déambulation". "Cela paraîtrait déplacé", juge-t-on à l'Elysée.