Sans surprise, c'est sur un ton critique que François Hollande a commenté, vendredi soir, les propos du chef de l’Etat à la télévision la veille. Invité du journal de France 2, le candidat socialiste à la présidentielle a tancé l’état dans lequel Nicolas Sarkozy laissera le pays à la fin de son mandat en 2012.
"Le fardeau" de Nicolas Sarkozy
François Hollande a tenté de piquer son rival supposé à droite. Le député de Corrèze a ainsi déploré, en cas de victoire en 2012, qu’il allait hériter "du fardeau que va laisser l’actuel président" et d’une "très faible" croissance, revue à la baisse pour 2012 par Nicolas Sarkozy à 1%.
"Ce que nous allons faire en 2012 sera largement hypothéqué par ce que nous allons avoir comme héritage de Nicolas Sarkozy, ça veut dire qu'il va falloir prendre des mesures de soutien à la croissance pour les années qui viennent", a expliqué François Hollande. Pour cela, il a estimé qu’il faudrait prendre des mesures pour lutter contre le chômage, mais aussi se concentrer sur les grandes entreprises et les hauts revenus.
Quant à l’instauration d'un taux intermédiaire de TVA entre 5,5% et 19,6%, le président du conseil général de Corrèze a réaffirmé son désaccord.
Autre point sur lequel est revenu le candidat socialiste à la présidentielle : l’Education nationale, l’une de ses mesures chiffrées. "Si on veut qu'il y ait de la croissance, si on veut qu'il y ait demain de l'emploi, il faut que nos enfants soient les mieux formés possible. Ce n'est plus le cas. Il y a eu 100.000 suppressions de postes dans l'Education nationale", a indiqué François Hollande qui veut créer 60.000 postes dans l’Éducation nationale.
L'Education nationale contre les cadeaux fiscaux
"Je veux préparer l'avenir, c'est-à-dire l'avenir de nos enfants", a-t-il assuré. L’homme de gauche a affirmé que cette mesure coûterait "500 millions d'euros par an, soit 2,5 milliards d'euros à la fin du quinquennat". Un chiffre qu’il ne juge pas démesuré en comparaison des "75 milliards d'euros de cadeaux fiscaux pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy".
"Il n'y a qu'une seule limite à ma proposition : est-ce qu'on pourra trouver encore des jeunes qui se présentent aux concours de l'Education nationale ?", s’est-il interrogé. Et d'ajouter : "je ne dissimule pas le coût. Mais la vraie limite c'est 'est-ce que dans le découragement qui existe aujourd'hui dans la jeunesse pour préparer les concours de l'Education nationale, on pourra encore trouver des étudiants qui voudront se destiner à ce métier-là ?'", a-t-il demandé.
Visé aussi par François Hollande : l’accord conclu à Bruxelles dans la nuit de mercredi à jeudi. Le socialiste déplore une "double dépendance à l'égard de l'Allemagne et de la Chine, qui est vraiment consacré comme l'Empire économique et financier qui va venir en aide à l'Union européenne et à la zone euro".