Alors qu'il traverse une zone de fortes turbulences entre des sondages à la peine, des couacs à répétition et un Premier ministre fragilisé, François Hollande peut au moins compter sur le soutien de ses "amis" socialistes. Ces derniers jours, chacun y est allé de son petit conseil avisé au président. Florilège.
# François, va faire un petit tour en province !
"Je n'ai pas de conseil à donner au président", assure-t-il. Pourtant, depuis une semaine, François Rebsamen, le président du groupe PS au Sénat, multiplie les "suggestions" à son ami François Hollande. Sur RTL, mardi matin, le sénateur-maire de Dijon a poussé "un cri d'alarme" (sic) pour que le chef de l'Etat et le gouvernement Ayrault explique aux Français leurs actions. Dans une interview aux Echos, le 25 octobre, François Rebsamen pointait déjà le syndrome "tour d'ivoire" de l'Elysée et conseillait à François Hollande de "se rendre régulièrement en province, comme le faisait François Mitterrand". "Pas besoin de grands discours ou de grandes thématiques, mais de rencontres simples et fréquentes", prônait alors le patron des sénateurs socialistes.
# François, parle aux Français !
André Vallini, un temps pressenti pour la place Vendôme, fait partie des plus proches du président. Dans une interview au Figaro publiée vendredi, le sénateur PS de l'Isère conseille à François Hollande de "rassurer les Français", reconnaissant en creux un problème de communication au sommet de l'Etat. "On me le dit beaucoup sur le terrain. François Hollande doit à nouveau s'adresser aux Français pour leur expliquer comment il veut redresser la France", prodigue l'ami du président. Une chose est sûre : André Vallini suivra avec attention la première conférence de presse du quinquennat Hollande, prévue le 15 novembre.
# François, ressaisis-toi !
Pour Marie-Noëlle Lienemann, François Hollande ne doit pas oublier qu'il n'a pas été élu dans un fauteuil. " On a été tous à gauche très heureux de cette élection, mais il ne fallait pas négliger le fait que l'écart de voix entre François Hollande et Nicolas Sarkozy n'était pas considérable", a fait observer la sénatrice PS de Paris, invitée vendredi de Radio Classique et Public Sénat. Et l'élue d'asséner un conseil sous forme d'avertissement au président : "J'attendais une chute assez rapide mais pas à ce point, c'est vrai que là, il faut se ressaisir".
# François, sois pédagogue !
C'est carrément l'un de ses ministres qui le dit ! Stéphane Le Foll, l'ex-premier lieutenant de François Hollande, a confié mercredi sur RTL que l'exécutif devait se montrer "beaucoup plus pédagogue". "Je suis prêt à accepter l'idée qu'il faut, qu'on doit améliorer un certain nombre de choses sur l'explication, la pédagogie", a déclaré le ministre de l'Agriculture. "Je ne suis pas inquiet", a-t-il assuré. "Je ne remets pas en cause les choix que nous avons faits. Ca portera ses fruits, mais ça va prendre du temps", prévient ce fidèle du président.
# François, fais des choix !
Pour Gérard Collomb, jamais avare d'une critique, le président et son gouvernement manquent de lisibilité. En marge du Congrès du PS à Toulouse, le week-end dernier, le sénateur-maire de Lyon n'a pas caché un certain agacement, estimant qu'il était temps de faire des choix et de lever les ambiguïtés".
# François, passe la seconde !
C'est en fait la première à avoir "dégainée" parmi les très proches du chef de l'Etat. Dans une interview au Mondedatée du 20 octobre, Ségolène Royal, ex-compagne de François Hollande et ancienne candidate à la présidentielle, exhortait le président à passer de "l'opération vérité" au "rêve français". "Il faut passer à une nouvelle phase, celle des réformes de structure promises dans le programme présidentiel : réforme du système financier, réforme fiscale, révolution écologique, avenir de la jeunesse", recommandait la présidente de la région Poitou-Charentes.