"Avant de parler du jugement, parlons des débats", a déclaré Robert Badinter au sujet du procès Clearstream, "personne ne peut contester que toutes les règles de procédure ont été bien suivies", a souligné l'ancien garde des Sceaux au micro de Jean-Pierre Elkabbach. "La justice a bien agi, félicitons-nous", a-t-il déclaré, estimant qu'il y a "un vainqueur évident : la justice".
Toutefois, alors que Jean-Claude Marin s'est défendu de toute pression dans sa décision de faire appel, Robert Badinter se demande : "Avait-il le choix ?, avant de préciser qu'il y avait eu "une évidente concertation" avec la garde des Sceaux, mais "il n’y a rien d’extraordinaire à ça", a-t-il précisé, soulignant qu'il fallait "donner aux magistrats du parquet les garanties de l’indépendance".
Limiter le cadre de la garde à vue
L'ancien garde des Sceaux est ensuite revenu sur la nécessité de réformer le système de garde à vue, quelques jours après la publication de chiffres "inquiétants" sur le nombre de celles-ci.
"Depuis 2002, le nombre de garde à vue a augmenté de 75%", a-t-il souligné, "il faut limiter le cadre, le champs de la garde à vue aux infractions graves, transformer la condition honteuse dans laquelle se déroulent les gardes à vue. Et enfin, il faut la présence d’un avocat dès que la personne est interrogée", a déclaré Robert Badinter, soulignant que plusieurs pays européens fonctionnent déjà de la sorte.
Georges Frêche, des propos indignes
Enfin, l'ancien garde des Sceaux est revenu sur les propos tenus par Georges Frêche. "C’est évident, il a tenu des propos indignes, insupportables", a déclaré Robert Badinter, estimant que le meilleur comportement a adopter aux régionales sera l'abstention vis-à-vis de liste menée par le président de la région Languedoc-Roussillon.