Frondeurs et syndicats, même combat

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Caroline Roux avec , modifié à
L'INFO POL - Alors que la tension monte autour de la conférence sociale, 35 à 40 socialistes devraient s'abstenir de voter le budget de la Sécu.

Mauvaise journée pour l’exécutif. Les syndicats, en rupture à la conférence sociale, vont bouder le discours de Manuel Valls. Et à l’Assemblée, les frondeurs socialistes devraient donner du fil à retordre au Budget rectificatif de la Sécu. Mardi, ils seront même entre 35 et 40 socialistes à ne pas voter ce Budget, à choisir l’abstention. Ce ne sera pas suffisant pour bloquer le texte mais le Premier ministre ne devrait pas avoir la majorité absolue sur ce texte.

"Sur la même ligne". "On parle du budget de la Sécu, ce n’est pas un obscur texte d’application d’une directive européenne", insiste Caroline Roux, éditorialiste politique d'Europe 1. Un des leaders des frondeurs explique même fièrement : "les syndicats sont sur la même ligne que nous, ils réclament des investissements pour les collectivités et des gestes pour le pouvoir d’achat". En clair, le coup d’éclat des uns sert la colère des autres.

"Valls cogne sur ses propres troupes". L'enjeu est de taille pour le Premier ministre. On pardonnera à Manuel Valls d'avoir brusqué un peu tout le monde s'il sort des résultats rapidement. On pourra dire que c’est la rançon de la réforme. Mais la stratégie du chef du gouvernement coince. "Manuel Valls veut taper sur les syndicats pour faire comme Sarkozy. Mais lui, il cognait ses  adversaires, pas ses propres troupes", charge un cadre de la rue de Solferino.

Quand l'Elysée rejette la faute sur Matignon.Celui qui prend, c’est le Premier ministre. Et pour cause : l’Élysée fait savoir aux uns et aux autres que c’est Matignon qui est allé un peu vite sur la méthode et les annonces, celles sur le report du compte pénibilité notamment. En clair que le Premier ministre s’y est mal pris. Manuel Valls, lui, tient à montrer qu’il est passé à autre chose. Il envoie Bernard Cazeneuve en réunion de groupe mardi matin devant les députés. Mais le ministre de l’Intérieur vient leur parler de tout autre chose : la réforme territoriale. "Une petite humiliation de plus", tranche Caroline Roux.

"La colère s'adresse à Hollande". Reste que François Hollande n'échappe pas non plus aux critiques de son camp. "C’est une vue de l’esprit. Manuel Valls, peut-être mis en cause sur la méthode, n’est pas seul dans son pas de deux avec le Medef. C’est François Hollande qui l’a initié avec Pierre Gattaz, sur le pacte de responsabilité", décrypte l'éditorialiste d'Europe 1. Et de conclure : "la colère des socialistes, des syndicats, de la gauche, s’adresse avant tout à lui".

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