L’info. Gaz de schiste, le retour ? Alors que François Hollande et le gouvernement ont toujours dit leur opposition à l’exploitation de cette ressource avec les technologies actuelles, Le Parlement a décidé de se pencher sur la question. L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a donné jeudi le coup d'envoi à un rapport qui vise à évaluer les alternatives à la fracturation hydraulique, rouvrant ainsi un dossier ultrasensible. La polémique ne devrait toutefois pas reprendre, puisque l’Opecst est un organisme qui regroupe des élus de tous bords. L’étude de faisabilité a en outre été adoptée à la majorité.
De quelles alternatives parle-t-on ? L’étude préalable qui a précédé cette décision souligne que la facturation hydraulique, interdite par François Fillon en juillet 2011, est "une technique ancienne qui évolue aujourd'hui rapidement sous l'effet de considérations environnementales de plus en plus partagées". En outre, une alternative, la fracturation au propane, est déjà opérationnelle et "mériterait un plus ample examen", tandis que "d'autres technologies sont envisagées en recherche et susceptibles d'aboutir à des applications d'ici une dizaine d'années", souligne encore ce pré-rapport.
Matignon avait pourtant dit "non". Le sol français étant très riche en gaz de schiste, Louis Gallois avait préconisé dans son fameux rapport d’étudier des solutions alternatives en vue de son exploitation. Mais "cette proposition n'est pas retenue, la ligne édictée par le président de la République lors de la conférence environnementale reste inchangée", avaient répondu les services de Matignon début novembre 2012.
>> A lire aussi : une idée déjà enterrée
Hollande n'est pas si fermé. De son côté François Hollande n’a jamais vraiment fermé la porte à l’exploitation du gaz de schiste. Ferme en septembre lors de la conférence environnementale - "personne ne peut dire que l'exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique est exempte de risques lourds pour la santé et l'environnement" -, le chef de l’Etat s’était monté plus souple en novembre. "La recherche est possible sur d'autres techniques que celle de la fracturation hydraulique", avait-il déclaré lors de sa grande conférence de presse. Et si une nouvelle technique apparaissait ? "Je prendrai mes responsabilités, avait répondu le président de la République.