Il y a d’abord ceux qui ont applaudi des deux mains. D’emblée, après l’arrestation de Laurent Gbagbo, lundi en Côté d’Ivoire, le patron de l’UMP, Jean-François Copé, a salué une arrestation "symbole de renouveau démocratique pour la Côte d’Ivoire (…). C’est un grand jour pour la France qui, fidèle à son amitié pour la Côte d’Ivoire et refusant toute compromission avec le président déchu, n’a pas hésité à engager ses forces", a insisté le leader du parti présidentiel.
"Bien entendu, et heureusement, la France a une politique étrangère. Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sont deux personnes qui dans le domaine de la politique étrangère, s’y connaissent bien. Reste encore le problème de la Libye à régler", a également tenu à souligner le député UMP, Bernard Debré, faisant remarquer que l’ex-président sortant avait été délogé, grâce à l'appui décisif des puissants moyens aériens et blindés des forces françaises et onusiennes.
Pour Villepin, "il faut sortir de l'engrenage"
"Il s'agit de sortir dès maintenant de l'engrenage militaire qui risque de laisser des séquelles dans la société ivoirienne", s’est dépêché de nuancer Dominique de Villepin, à la tête de son mouvement République solitaire.
"La mission de l'ONUCI et de la Force Licorne doit se limiter à la protection des populations civiles afin d'éviter l'enracinement des ressentiments dans une partie de la population ivoirienne", a poursuivi l’ancien Premier ministre avant d’ajouter : "toute intervention directe de la France aux côtés de l'un ou de l'autre camp risque d'être interprétée comme un retour aux pratiques d'un autre temps".
L'intervention de la France pose problème ?
Et Julien Dray, pour le PS, d’enfoncer le clou : "Le problème, c’est que la force française est intervenue e manière ouverte en supplétif des forces d’Alassane Ouattara. Nous sommes maintenant dans un camp contre un autre camp, avec des choses qui vont se passer inévitablement dans les semaines à venir, et qui donneront le sentiment que la France a servi non pas de force d’interposition, non pas de force de paix, non pas pour essayer de recréer une dynamique de rassemblement en Côte d’ivoire, mais avec des graves dérives", a assené le socialiste sur Europe 1.
Un avis partagé par Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche pour qui, "les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette arrestation n’apaiseront pas les Ivoiriens".
"Le soutien des forces françaises à l'arrestation de Laurent Gbagbo par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire donne tout lieu de s'inquiéter des traces que laissera, dans le pays et sur le continent, le choix fait par la France de la confrontation militaire", a également fustigé le Parti communiste français.