"Je tenais à vous transmettre, en ce jour important, l'affection de la Nation toute entière", écrit Nicolas Sarkozy dans une lettre lue mercredi à Germaine Tillion, à son domicile de Saint-Mandé, près de Paris, par le conseiller du chef de l'Etat pour la culture et l'audiovisuel, Georges-Marc Benamou. "Vous incarnez véritablement ce que l'on peut appeler le 'siècle Tillion'", ajoute le chef de l'Etat à l'adresse de celle qui fut l'une des fondatrices du "Réseau du Musée de l'Homme", dès l'été 1940 et les premiers mois de l'occupation allemande, et qui fête ses 100 ans. Arrêtée le 13 août 1942 par la police allemande après une trahison, elle a été détenue 14 mois dans la prison de Fresnes, puis déportée à Ravensbrück, d'où elle ramènera, avec l'oeil de l'ethnographe, un témoignage sur la vie dans les camps de concentration nazis. Elle y a côtoyé une autre grande dame de la Résistance française, Geneviève Anthonioz-de-Gaulle, nièce du chef de la France Libre et fondateur de la Ve République. "L'ethnologie, le féminisme, évidemment, la Résistance, la déportation, les combats sociaux, la guerre d'Algérie mais aussi tant de livres, tant de travaux de recherches (...) Sachez, chère Germaine Tillion, qu'à travers vous, c'est devant une certaine idée de la France que je m'incline aujourd'hui", conclut Nicolas Sarkozy. Le président de la Républiquer pourra bientôt apprécier "Le Verfügbar aux Enfers", opérette composée par Germaine Tillion pour ses codétenues du camp des déportés de Ravensbrück et jouée pour la première fois les 2 et 3 juin prochain au Théâtre du Châtelet, à Paris.