Nommé mardi Premier ministre de François Hollande, Jean-Marc Ayrault doit d'ici à mercredi, en fin de journée, dévoiler la liste de son gouvernement. "Si on nomme tous les incontournables, tous les intrigants, toutes les minorités visibles, il n'y aura plus de place pour les gens normaux", déplorait récemment un membre de l'équipe de campagne de Hollande, un oeil vers "ceux qui dorment devant la porte" dans l'espoir d'avoir un poste. La nouvelle équipe au pouvoir, qui sera sans doute revue après les élections législatives des 10 et 17 juin, devrait compter 15 grands pôles. A quelques heures du verdict, qui sont les favoris ? Qui pourrait obtenir un maroquin ? Passage en revue.
# Les incontournables
Toujours au jeu des pronostics, les Affaires étrangères pourraient échoir à Pierre Moscovici. Mais l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, qui a sillonné le monde, du Proche-Orient à la Chine, au nom de François Hollande pendant la campagne, est également fortement pressenti pour le poste. Pierre Moscovici pourrait alors être redirigé vers Bercy, en tant que ministre des Finances ou du Budget.
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Le député Vincent Peillon est cité, lui, pour chapeauter le pôle Education, secteur crucial pour le nouveau président, qui veut créer 60.000 postes pour l'école et fait de la jeunesse la priorité absolue de son quinquennat.
Un temps pressenti pour le poste de Premier ministre, puis pour un grand ministère allant de l'Education à la Culture, Martine Aubry a finalement fait savoir qu'elle ne participerait pas au gouvernement Ayrault. La première secrétaire du PS devrait donc conserver ce poste.
# Les amis de 30 ans
Le favori pour la Défense reste Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne. Passionné des questions liées à l'armée, troisième budget de l'Etat, cet ami de trente ans de François Hollande est allé aux Etats-Unis pour préparer le sommet de l'Otan de Chicago des 20 et 21 mai.
Pour l'Economie et le Budget reviennent les noms de l'ancien ministre Michel Sapin et du président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac. Chargé du projet de François Hollande, Michel Sapin connaît le nouveau président depuis le service militaire. Les deux hommes ont étudié ensemble à l'ENA et François Hollande a été cet hiver le témoin de mariage de Michel Sapin, qui fut chargé de préparer son projet de campagne.
# Les récompensés de la campagne
Manuel Valls, omniprésent pendant la campagne est largement favori pour l'Intérieur. D'autant que l'autre candidat, le président du groupe socialiste au Sénat, François Rebsamen, a annoncé mercredi matin sur Europe 1 qu'il comptait se concentrer sur la Chambre haute.
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Le député et ancien candidat à la primaire PS Arnaud Montebourg est associé à un éventuel grand ministère de l'Industrie, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et le sénateur André Vallini sont en lice pour la Justice. Le député européen Stéphane Le Foll, organisateur de la campagne de François Hollande, pourrait obtenir l'Agriculture. A moins qu'il ne lui soit confié le premier secrétariat du PS.
Chez les femmes, le nom de Marisol Touraine revient avec insistance pour les Affaires sociales.
# Les nouveaux visages souhaités par Hollande
Parmi les tenantes de la nouvelle génération figurent Najat Vallaud-Belkacem, élue de Lyon d'origine marocaine découverte par Ségolène Royal pourrait se faire une place au gouvernement. Autre protégée de la candidate PS de 2007, la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho a également fait ses preuves comme porte-parole de François Hollande.
Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin, respectivement chargées de l'Economie numérique et de la Culture dans l'équipe de campagne, sont aussi citées, de même que l'est l'ancienne candidate à la présidentielle Christiane Taubira.
Valérie Fourneyron, médecin du sport et maire de Rouen, la ville natale de François Hollande, est annoncée aux Sports.
Le gouvernement pourrait aussi faire place au président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet et à l'écologiste Cécile Duflot. Ce qui permettrait au passage de pacifier la situation pour les législatives à Paris, où la secrétaire national des verts est très contestée par les socialistes locaux.