"En faisant le ménage chez les ministres les moins défendables, l'exécutif espère éviter les amalgames avec Eric Woerth. Cela tiendra-t-il jusqu'en octobre ?", s'interroge lundi matin, à l'image de toute la presse, la République des Pyrénées.
"Pour occulter l'affaire Woerth"
Après la démission de deux secrétaire d'Etat dimanche soir - Alain Joyandet et de Christian Blanc - les journaux français sont en effet quasi unanimes pour affirmer que ces deux départs visent uniquement à occulter la situation du ministre du Travail Eric Woerth, empêtré dans l'affaire Bettencourt.
"L'Elysée coupe des têtes", titreSud-Ouestet cette "démission forcée des deux ministres accrédite surtout l'idée que le pouvoir cherche un exutoire pour essayer de protéger Éric Woerth. Or, sacrifier deux personnes pour essayer d'en sauver une troisième, plus gravement menacée, témoigne d'une grande panique au sommet", peut-on lire par exemple dans Le Télégramme.
"Une grande fébrilité"
Même son de cloche dans la Charente Librequi estime que "les démissions de deux sous-ministres dans le collimateur témoignent d'une grande fébrilité de l'Élysée. Et s'il fallait parier sur les chances de succès d'une opération diversion Joyandet-Blanc, la cote serait très élevée".
"En vérité, un vent de panique a gagné l'exécutif. (...) Sauf que Nicolas Sarkozy, débordé, n'en finit plus de courir derrière les événements", considère la République du Centre. "Éric Woerth est certes préservé mais les fusibles ont cramé", enchérit La nouvelle République.
"Le début de la fin"
Désabusée La Dépêche du Midiestime que "ce n'est pas encore une hécatombe, mais ça sonne déjà comme le début de la fin". Dans l'opinion ces deux ministres étaient en effet "devenus le symbole de ce que les Français n'acceptent plus : la légèreté dans l'exercice d'une fonction gouvernementale, une forme d'insolence dans la façon d'être", écrit Le Figaro.
Reste qu'il "faut craindre que deux démissions surprises ne suffisent pas à instaurer une éthique ministérielle moderne. Il faudra plus, en tout cas, que des bonnes paroles sur l'Etat irréprochable", conclut Libération.