L’information. François Hollande est arrivé mardi à Athènes, à la veille d'une journée de manifestations contre l'austérité dans le pays en crise. L’objectif du président français était de porter un message de confiance et de soutien au peuple grec.
Arrivée du président #Hollande à Athènes twitter.com/NadjetB/status…— Nadjet Boubekeur (@NadjetB) February 19, 2013
Et tant pis si cela impliquait d'aller à l'encontre de la volonté allemande d'austérité. "Nous devons faire en sorte que la croissance et l'emploi reviennent. Nous avons besoin en Europe de plus de croissance, c'est ainsi que nous pourrons atteindre nos objectifs de réduction des déficits publics", a plaidé le président français, rendant hommage aux "efforts considérables" des Grecs pour assainir leurs finances et engager des réformes structurelles. Un discours à contre-courant de celui d’Angela Merkel. Et une nouvelle illustration de la fracture au sein du couple franco-allemand.
Une visite qui ne passionne pas. N’est pas Angela Merkel qui veut. En octobre dernier, pour la venue de la Chancelière allemande, Athènes s’était transformé en Fort Knox : 30.000 manifestants en colère, 6.500 policiers anti-émeute mobilisés, centre-ville bloqué, deux ailes d’un hôpital réservées. François Hollande, lui, est arrivé dans le calme. Il faut dire que le chef de l'Etat portait un message plus agréable aux oreilles grecques que les demandes d’efforts répétées de l’Allemagne.
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Un discours clivant. Le couple franco-allemand battrait-il de l’aile ? Après la passe d’armes autour de l’adoption du budget européen, le cas grec divise une nouvelle fois. La Chancelière avait insisté sur les efforts à poursuivre, alors que François Hollande plaide ouvertement pour un soutien à la croissance. Deux discours radicalement opposés qui prennent tous leur sens sur l’exemple grec, et l’Elysée force le trait. "Quand Berlin hésitait sur une sortie du pays de l’euro, la France défendait son maintien", assène ainsi un diplomate. A l’automne, c’est la France qui a arraché une nouvelle aide de 31 milliards d’euros quand Berlin prônait des tours de vis.