L’onde de choc de l’affaire DSK n’en finit plus de faire des remous au Parti socialiste. Le parti a réuni, mardi midi, un bureau national de crise. Mais officiellement, rien n’a changé. "Il y a l'émotion bien sûr, le bouleversement que chacun ressent, mais il y a notre responsabilité : être à la hauteur", a expliqué à l'issue de cette réunion la première secrétaire Martine Aubry, devant les quelque deux cents journalistes qui se pressaient rue de Solférino.
"Nous serons au rendez-vous de 2012"
Revenant sur l'affaire DSK, elle a rappelé à plusieurs reprises "la présomption d'innocence", et a regretté que les médias français n'aient pas choisi de respecter la loi Guigou de 2000 interdisant les images de personnes menottées. "La justice américaine a ses propres règles. Nous n'avons entendu que l'accusation, nous attendons l'autre voix, celle de Dominique Strauss-Kahn et de ses avocats", a-t-elle affirmé.
La première secrétaire s'est ensuite tournée vers l'avenir. "Je vous le dis très simplement, nous serons au rendez-vous de 2012. Le PS sera là pour retrouver la France qu'on aime. Nous devons être dans ce moment encore plus nous-mêmes, encore plus unis. Nous le sommes depuis 3 ans", a lancé la maire de Lille. Elle a rappelé que le PS devait entériner le projet 2012 à la fin du mois, et répété qu'il fallait "garder le principe et le calendrier" de la primaire socialiste."
Martine Aubry pourrait imposer sa candidature
Dans les faits, la probable élimination du grand favori des sondages de la course à l'investiture socialiste change radicalement la donne. La page DSK est déjà en train d'être tournée. Parmi les bénéficiaires : en premier lieu, Martine Aubry. La première secrétaire joue la carte de l’unité du PS, et pourrait profiter de la crise politique pour imposer sa candidature.
Ses deux concurrents directs, Ségolène Royal et François Hollande, ont opté pour la stratégie de la discrétion. Mardi, Ségolène Royal a elle estimé que le PS vivait "une épreuve collective très lourde" alors que François Hollande, également candidat à la primaire, n'a pas dit un mot.
Enfin, deux autres personnalités pourraient être tentées de faire leur retour : Laurent Fabius et Bertrand Delanoë. Le maire de Paris a d’ailleurs affirmé lundi : "j’ai toujours dit que si j’étais en situation, je n’hésiterais pas à prendre mes responsabilités".
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