Henri Guaino, député UMP des Yvelines, a accusé vendredi François Fillon de "trahison" à l'égard des militants et des sympathisants du parti après la charge à laquelle l'ex-Premier ministre s'est livré à La Grande-Motte contre Nicolas Sarkozy en lui déniant le rôle d'"homme providentiel" en vue de 2017. "Je ne vois pas à quoi il fait allusion. Qui aujourd'hui se présente en homme providentiel?", s'est interrogé l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy sur RMC, assurant que l'ex-chef de l'Etat était simplement sorti de sa "réserve" pour venir en aide à sa famille politique "en difficulté" après la décision du Conseil constitutionnel confirmant le rejet de ses comptes de campagne.
"Est-ce qu'on peut essayer d'exister par ses idées, par ses propositions, par les valeurs qu'on défend?", a-t-il plaidé, affirmant n'avoir pas entendu "beaucoup d'idées" dans l'intervention de François Fillon jeudi soir mais plutôt "beaucoup de critiques, beaucoup d'attaques". Henri Guaino a vu dans les propos de celui qui fut pendant cinq ans le Premier ministre de Nicolas Sarkozy "une forme de trahison affective, de trahison morale par rapport aux militants, aux sympathisants" qui "se mobilisent pour répondre à ce qu'ils considèrent comme une injustice" faite à l'ancien président et à l'UMP. Pour cet élu sarkozyste, "ce qui s'est passé hier soir (...) ce n'est pas digne" au regard de ce que vivent les Français et du calendrier politique.
"Le moment viendra de l'affrontement des ambitions, de l'affrontement des projets, de l'affrontement des idées, mais enfin on est à un an de l'élection présidentielle précédente, on est à quatre ans de l'élection suivante, est-ce que c'est le moment de se déchirer?", a-t-il lancé.