Il s'est livré à une véritable explication de texte. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a largement commenté vendredi sur Europe 1 l'intervention de Nicolas Sarkozy à la télévision jeudi soir. "Ce que j'ai entendu hier soir, c'est d'abord un président qui tenait à rendre compte avec netteté, précision, des décisions d'un sommet crucial pour l'avenir de l'Europe", a-t-il affirmé.
Soulignant le "rôle de leadership" du président de la République, il a noté que sur la question du chômage, Nicolas Sarkozy s'était montré "lucide". "Il n'a pas cherché à réenchanter le rêve", a-t-il ajouté dans une pique destinée à François Hollande, le candidat socialiste, qui appelle à "réenchanter le rêve français". Pour le ministre, François Hollande n'a d'ailleurs "pas la carrure" pour être président. Nicolas Sarkozy, lui, est "ancré dans la réalité", "prend des décisions" et "trouve des solutions".
Pour Claude Guéant, Nicolas Sarkozy a été "lucide" :
"Nous changeons de monde"
Principal enseignement de l'intervention selon ce proche du chef de l'État : "ce qui est certain, c'est que nous changeons de monde". "Le président l'a dit de façon claire et réaliste, à savoir qu'il va falloir moins vivre à crédit, il va falloir que la France travaille davantage", a-t-il décrypté.
Reprenant pratiquement mot pour mot le discours du chef de l'Etat, Claude Guéant a assuré que "s'il n'y avait pas eu les solutions trouvées à Bruxelles, nous allions directement à la récession". Interrogé sur les ressources supplémentaires à trouver, le ministre de l'Intérieur a botté en touche : "je laisse à mes collègues de l'économie le soin de trouver cela".
Mise au point sur les affaires
Le chapitre des affaires a également fait l'objet d'une mise au point de Claude Guéant. Jeudi, Nicolas Sarkozy s'était demandé : "si les affaires dont on parle avaient concerné le département des Hauts-de-Seine et non pas le département du Nord, auraient-elles fait autant de bruit?" Allusion à l'affaire du Carlton de Lille, dans laquelle de hauts responsables policiers ont été mis en examen.
"Nicolas Sarkozy a estimé que si d'aventure cela s'était passé dans les Hauts-de-Seine, le retentissement médiatique aurait été beaucoup plus considérable", a traduit Claude Guéant. "Je ne mets pas du tout en cause Martine Aubry", a-t-il tenu à ajouter. Commentant "l'actualité récente", il a jugé qu'un "volume extraordinaire" était fait "à partir de rien, à partir d'amalgame, de contre-vérités".