Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les-Verts (EELV), a estimé mardi à propos de l'incident de séance à l'Assemblée nationale que "quand on commence à arroser le fumier comme le fait M. Guéant", on "aboutit à ce genre de débat".
"Quand on commence à arroser le fumier, comme le fait monsieur Guéant, comme le fait le président de la République en disant que c'est 'du bon sens', on aboutit à ce type de débat", a estimé Mme Duflot sur I-Télé, interrogée sur Serge Letchimy, député apparenté PS, qui a évoqué "régime nazi" et "camps de concentration", en réaction aux propos de Claude Guéant sur les civilisations.
"Les propos de M. Guéant, s'ils avaient été tenus il y a quatre ou cinq ans, auraient amené à sa démission quasi-immédiate et à la condamnation unanime de l'ensemble de la classe politique et sans doute, il aurait été défendu par Jean-Marie Le Pen", a indiqué Cécile Duflot.
"Aujourd'hui, en 2012, il est non seulement soutenu, mais approuvé, encouragé, par le président de la République", a-t-elle fait valoir, fustigeant "cette perméabilité à la fois tactique, cynique et sordide qui existe entre l'extrême droite et une partie de la droite".
Arroser le fumier, c'est "le débat sur l'identité nationale", "sur la laïcité", un "débat contre l'islam", selon la dirigeante écologiste pour qui "on instrumentalise le débat public avec les racines les plus sordides pour faire oublier un échec politique", "la crise économique qui s'aggrave", les "quatre millions de chômeurs".