Elles sont révélatrices de la stratégie de l'Elysée pour l’élection présidentielle. Les déclarations, samedi, de Claude Guéant sur les "civilisations", devant les jeunes militants de l'UNI était une répétition avant l'entrée en scène du futur "candidat Sarkozy", selon les informations d’Europe 1.
Retour sur les coulisses de cette polémique. Au départ, le ministre de l'Intérieur vient tenir samedi un discours sur les "valeurs" autour de ses thèmes de prédilection, à savoir l'immigration et la sécurité. Il n'est d'ailleurs pas le seul à plancher devant le syndicat étudiant UNI, classé à la droite de l'UMP. Des parlementaires et deux autres ministres, Gérard Longuet et Laurent Wauquiez, vont également défiler samedi après-midi dans la salle Victor Hugo de l'Assemblée, réservée discrètement, comme tous les ans, pour l'UNI, par des députés de la Majorité.
Un des piliers de la stratégie du "candidat Sarkozy"
Là, le cabinet du ministre de l'Intérieur est cependant formel : le ministre n'a nullement l'intention de déclencher une "tempête médiatique". Mais, en dérogeant à la règle du huis-clos, deux militants de l'UNI vont rapporter sur Twitter la petite phrase de Claude Guéant sur les "civilisations qui ne se valent pas toutes", et provoquer la polémique. Mais en agissant ainsi, ils vont dévoiler, avec un peu d'avance et malgré eux, un des piliers de la stratégie du "candidat Sarkozy".
Car, tout figure dans le discours de Guéant. Dans son allocution, Claude Guéant aura d'autres phrases fortes sur l'immigration. Comme celle-ci : "Nous n'avons pas eu les mêmes exigences avec les nouveaux venus", laissant entendre qu'on n’a pas eu les mêmes exigences "assimilatrices" avec les Algériens ou Marocains, par exemple, musulmans, qu'avec les Portugais, Italiens ou Polonais de souches chrétiennes. Autre déclaration clé du ministre de l'Intérieur devant l'UNI : "Nous refusons définitivement le droit de vote aux étrangers".
Deux projets de civilisations opposés
Chez Claude Guéant, comme dans l'entourage du président de la République, on le reconnaît : ces deux phrases sont annonciatrices du futur positionnement de Nicolas Sarkozy qui tentera d'opposer, dès son entrée en campagne, deux projets de civilisations : le sien, qui protègerait la république, contre celui de François Hollande, qui toujours selon sa thèse, serait multiculturaliste et laxiste.