Claude Guéant est revenu mercredi matin sur sa candidature à la députation en juin prochain à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. "Pierre-Christophe Baguet m'a proposé spontanément son poste, c'est l'absolue vérité", a lancé le ministre de l'Intérieur sur Europe 1. "Il est venu me voir peu avant Noël pour me dire qu'il souhaitait que je reprenne son poste. Boulogne est une ville avec laquelle j'ai une histoire personnelle puisque j'y ai vécu longtemps", a assuré l'ancien haut-fonctionnaire.
Le "parachutage" du ministre de l'Intérieur à Boulogne-Billancourt passe mal dans la ville. En plus des habitants - "Qu'est-ce qu'il connaît de Boulogne ?" - les politiques locaux ne sont pas tous prêts à laisser le siège à Claude Guéant. En particulier Thierry Solère, 40 ans, vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine et suppléant actuel de Pierre-Christophe Baguet. "L'époque n'est plus du tout aux parachutages politiques. Les Français en ont assez de ces décisions où quelqu'un vient dans le bureau de quelqu'un d'autre et puis je te refile ma circonscription", vitupérait lundi ce Sarkozyste convaincu.
Conciliation avec Solère ?
Ce que Claude Guéant réfute en bloc. "Je souhaitais être candidat pour accompagner l'action du président de la République. Il est normal que j'aille vers une circonscription avec laquelle j'ai une affinité. Je veux continuer à être auprès de lui avec la légitimité supplémentaire qu'apporte le suffrage universel". Ce n'est pas gagné pour lui. Le buzz politique d'Europe 1 rappelle mercredi matin la défaite de David Martinon, parachuté en 2008 à Neuilly-sur-Seine, avec le soutien de l'Elysée. Pour éviter le même sort, Claude Guéant reçoit mercredi après-midi Thierry Solère pour tenter la conciliation.