A la veille d’un débat sur la laïcité très controversé, Claude Guéant vient peut-être de s’offrir une nouvelle polémique. En voulant justifier la tenue de cette convention organisée mardi par l’UMP, mais décriée jusque dans le camp du parti présidentiel, le ministre de l’Intérieur a estimé lundi au micro d'Europe 1 que "l’accroissement du nombre de fidèles (musulmans) et un certain nombre de comportements posent problème."
"On ne pratique pas son culte dans la rue", assène Claude Guéant :
"En 1905, il y a avait très peu de musulmans en France, aujourd'hui il y en a entre 5 et 10 millions", a poursuivi Claude Guéant lors d’un déplacement à Nantes. "Il est clair que les prières dans les rues choquent un certain nombre de concitoyens. Et les responsables des grandes religions ont bien conscience que ce type de pratiques leur porte préjudice", a-t-il assuré.
Cette sortie risque de faire réagir. D’autant qu’elle survient après un certain nombre de petite phrases, qui ont valu au ministre de l’intérieur, nommé le 27 février denier, un premier mois au gouvernement difficile. "Les Français à force d'immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale", avait-il ainsi déclaré en mars sur Europe 1. Quelques jours plus tard, c’est en affirmant que Nicolas Sarkozy avait pris "la tête de la croisade" en Libye, que Claude Guéant avait déclenché la polémique.