Au lendemain d’un clash spectaculaire à l’Assemblée nationale sur la "polémique Guéant", certains, à droite comme à gauche, pensent qu’il est temps d’en finir. Cette affaire, née des propos du ministre de l’Intérieur selon lesquels les civilisations ne seraient pas égales, détériore un peu plus l’image de la politique et ne profite finalement à personne, estiment de plus en plus de ténors politiques. Et selon les informations du buzz politique d’Europe 1, beaucoup s’attachent à en sortir.
Le député Letchimy pas sanctionné ?
D’aucuns s’attachent ainsi à ne pas mettre de l’huile sur le feu. Dans cette optique, Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée nationale pourrait donc décider finalement de ne pas sanctionner Serge Letchimy. "Vous nous ramenez jour après jour à des idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration au bout du long chapelet esclavagiste et coloniale. Le régime nazi, si soucieux de purification, était-ce une civilisation ?", avait lancé le député PS de Martinique, déclenchant un incident de séance. Le titulaire du Perchoir voulait le faire réprimander par un bureau de l’Assemblée. Mais après une discussion dans la soirée avec Jean-Marc Ayrault, il semble avoir changé d’avis.
"Sanctionner l'héritier moral d'Aimé Césaire, descendant direct d'esclaves, ne ferait qu'envenimer les choses", a fait valoir le président du groupe PS à l’Assemblée. Sensible à l’argument, Bernard Accoyer devrait donc tenter une médiation entre le député Letchimy d’une part, et le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur d’autre part.
L’ultra-droite reste mobilisée
Et dans les jours à venir, plusieurs ministres ou proches de Nicolas Sarkozy, pas forcément à l’aise avec la phrase de Claude Guéant, devraient monter au créneau dans les médias. Après les critiques d’usage de la gauche, ils devraient plaider qu’au fond, "nazi" comme "civilisation" sont des termes excessifs, et qu’il faut enfin laisser la place au vrai débat d’idées. Ces ténors de la droite voient dans la sortie du député Letchimy une aubaine pour appeler au calme, et ainsi enjoindre indirectement Claude Guéant à se faire plus discret à l’avenir.
Cette volonté de calmer le jeu pourrait toutefois se heurter aux tenants de la droite ultra, qui soutient inconditionnellement le ministre de l’Intérieur. Mardi à l’Assemblée, la séance de questions au gouvernement avait à peine débuté que l’Uni s’était lancé dans une opération pro-Guéant. Le syndicat étudiant classé à droite a mobilisé ses adhérents par mail, avec pour consigne de soutenir leur champion sur Twitter et par pétition.