Les "civilisations" de Claude Guéant n'en finissent pas de faire des vagues. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a demandé lundi au ministre de l'Intérieur, mais aussi des cultes, des explications sur sa phrase prononcée samedi et selon laquelle "toutes les civilisations ne se valent pas". Le CFCM a demandé au ministre, dans un courrier, de dire qu'il ne visait pas "la civilisation musulmane".
"Nombre de nos concitoyens de confession musulmane se sont sentis visés par ces déclarations et nous l'ont fait savoir", affirme le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, qui demande au ministre de les "rassurer".
"Étape supplémentaire vers l'ignoble"
La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a également commenté les propos de Claude Guéant, estimant que "l'ambiguïté, volontaire ou non, de certaines déclarations encourage un racisme décomplexé". Et la Ligue des droits de l'Homme a estimé que les déclarations du ministre constituaient une "étape supplémentaire vers l'ignoble".
La gauche a quant à elle continué lundi à tirer à boulets rouges sur le ministre de l'Intérieur, qualifié de "pantin" par Noël Mamère. Pour lui, Claude Guéant "s'obstine à penser que les électeurs du Front national préféreront monsieur Sarkozy à madame Le Pen", a lancé le député-maire de Bègles sur Europe 1.
"Une forme de xénophobie"
Michel Sapin, ancien ministre socialiste de l'Economie, a de son côté dénoncé "une forme de xénophobie". "On aurait pu penser que c'était simplement le reflet d'une forme de bêtise, un manque de culture, […] mais c'est plus grave que ça". "C'est le reflet de […] cette volonté de Nicolas Sarkozy et de ses meilleurs serviteurs, comme Claude Guéant, de toujours opposer une catégorie de Français à une autre catégorie de Français".
Le candidat socialiste François Hollande a également réagi, sur son compte Twitter, estimant que Claude Guéant "ferait mieux de s'occuper de la société plutôt que de faire des phrases sur la civilisation". En marge d'un déplacement à Dijon, le candidat a jugé qu'il y avait "mieux à faire que de la philosophie de bas étage", avant de refuser de "commenter plus avant des propos qui n'auraient jamais dû être tenus".