- Le patron du PS des Bouches-du-Rhône dit pourquoi il porte plainte contre Montebourg.
"C’est la première fois que je porte plainte, qui plus est contre un socialiste. Imaginez comme cela me fait mal. Mais, je ne pouvais pas laisser passer un certain nombre de choses", a expliqué, mercredi à Europe 1, Jean-Noël Guérini, patron de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, qui vient de porter plainte contre Arnaud Montebourg, député PS.
Dans un récent rapport interne, Arnaud Montebourg a notamment dénoncé les "dérives" et le "clientélisme" dans la fédération de Jean-Noël Guérini.
"Imaginez comment ça me fait mal", raconte Jean-Noël Guérini :
De son côté, le PS a fustigé "un rapport sans preuves" mais a annoncé la création prochaine d'une commission d'enquête. "J’ai demandé la création de cette commission", a assuré Jean-Noël Guérini à Europe 1, avant d’insister : "je suis très heureux que cette commission d’enquête arrive. Les portes et les fenêtres seront ouvertes, pour qu’elle fasse son travail, en toute indépendance".
Un rapport accablant
Le rapport d’Arnaud Montebourg, publié la semaine dernière sur LePoint.fr, dénonçait des "pratiques plus que contestables" telles que l'utilisation de "fausses cartes de militants, le trucage des scrutins" ainsi qu'un "système de domination sans limite" pouvant conduire à des "dérives" dans l'utilisation de l'argent public.
Le texte évoquait aussi des "témoignages relatant l'utilisation des moyens publics retirés ou attribués au gré des humeurs arbitraires (de Jean-Noël Guérini) en fonction du degré d'allégeance ou de résistance au pouvoir exercé par ledit président du Conseil général". Il parle également de "contrôle sans limite", de "clientélisme féodal" et de "culte du chef" imposés par celui qui s'est auto-proclamé président de la fédération PS alors que l'organisation normale du parti prévoit uniquement des "premiers secrétaires fédéraux".
Un impact sur les cantonales ?
En raison de ces faits, le rapport réclamait la destitution de Jean-Noël Guérini et la mise sous tutelle de la fédération, l'une des plus importantes de France.
Interrogé sur d'éventuelles conséquences de ce rapport sur les prochaine élections cantonales, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône a assuré mardi : "Les gens me disent: Monsieur Guérini on vous soutient. Ce qui est important pour nous c'est la situation économique, l'emploi, le logement, le pouvoir d'achat, les problèmes liés à la santé, les salaires. Voilà ce sur quoi nous sommes interpellés et non pas sur les commentaires d'une certaine lettre qui n'intéresse qu'un tout petit microcosme".