Effervescence à la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. Pendant deux jours, une commission d’enquête présidée par l’ancien ministre Alain Richard a recueilli des témoignages sur la base du volontariat. Devant les huit membres de la commission, quelque 70 élus, cadres et militants ont témoigné pour apporter leur soutien ou dénoncer les pratiques locales de Jean-Noël Guérini, le président du conseil général. Pendant le même temps, une perquisition policière a eu lieu mardi au siège du conseil général, sans lien avec l’enquête interne.
Marie-Arlette Carlotti, conseillère générale des Bouches-du-Rhône réélue en mars dernier fait partie des opposants au président du conseil général, mis en difficulté après l’incarcération de son frère Alexandre en décembre dans une affaire de marchés publics. "Pouvoir personnel", "votes obligatoires", "sanctions" pour les opposants, elle dénonce le "système Guérini".
"Ce n’est pas acceptable" :
La conseillère générale fait partie de ceux qui souhaitent la destitution de Jean-Noël Guérini.
D’autres auditions à Paris
Pour agrémenter ses propos, Marie-Arlette Carlotti a remis un dossier d’une centaine de pages à la commission. Un dossier rempli de lettres, de retranscriptions téléphoniques qui pourrait permettre de mettre fin au "système clientéliste". Ce que demande fermement Arnaud Montebourg, le secrétaire national. "Je suis prêt à faire enfin le ménage dans nos pratiques détestables et condamnables, il ne faut plus les accepter", a-t-il estimé.
Un membre du comité renouveau PS13 n’a pas lui non plus mâché ses mots envers le président du conseil général. "Au fond, ce sont des méthodes autoritaires. C’est un système organisé par élus et par des militants obligés".
La commission d’enquête n’a pas encore fini son travail. Elle doit encore auditionner, mais cette fois à Paris, le président de la région Paca Michel Vauzelle, l'élu marseillais Patrick Mennucci, le député marseillais Henri Jibrayel et le premier secrétaire par intérim de la fédération des Bouches-du-Rhône, Jean-David Ciot. Son rapport sera remis au siège du parti le 20 juin.