Le PS marche sur des oeufs depuis la parution du rapport au vitriol d'Arnaud Montebourg sur les pratiques de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône dirigée par Jean-Noël Guérini. Sur Europe 1 samedi matin, le numéro 2 du PS, Harlem Désir, a relativisé le rapport accablant du député PS jugeant que "ce n'est pas parce que quelqu'un lance des accusations, que des faits sont établis".
Même son de cloche de la part de Martine Aubry, qu'Europe Ecologie en région PACA pressait vendredi de réagir : "aujourd'hui je connais pas de faits précis, lorsqu'il y aura des faits précis je serai capable de prendre des décisions", a déclaré la Première secrétaire du PS en marge d'une réunion des chefs des partis socialistes européens à Athènes.
"Nous irons voir comment fonctionne cette fédération"
Paradoxalement, une commission d'enquête va, malgré tout, être mise en place et "des responsables du parti socialiste de toutes sensibilités iront sur place voir comment fonctionne cette fédération", a fait savoir Harlem Désir en soulignant qu'il s'agissait là d'une demande de Jean-Noël Guérini pour lever les accusations contre lui. Martine Aubry, elle aussi, a mis en avant la bonne volonté du président de la fédération mise en cause : "monsieur Guérini a lui-même anticipé en demandant 'envoyez-nous une commission d'enquête', c'est ce que nous allons faire", a t-elle précisé. Le rapport Montebourg pointe notamment "le culte du chef" et "le clientélisme féodal" de la fédération et recommande la destitution de son patron.
"L'affaire est close", pour Martine Aubry
Au micro d'Europe 1, Martine Aubry a, par ailleurs, donné raison à Ségolène Royal, qui demande "un parti exemplaire", tout se justifiant : "c'est ce que je fais depuis trois ans". La Première secrétaire du PS veut croire que "l'affaire est close". "On ferait mieux aujourd'hui de se battre contre la droite" a d'ailleurs déploré Martine Aubry visiblement embarrassée par cette affaire qui divise le PS à quelques semaines des élections cantonales.