Tout ça pour ça. C'est un peu le sentiment de certains socialistes marseillais après les préconisations du rapport de la commission d'enquête sur la fédération des Bouches-du-Rhône, présenté au bureau national du PS mardi. Le rapport n’est pas franchement virulent à l’égard du baron socialiste marseillais, Jean-Noël Guérini. Pas de "mise sous tutelle" de la Fédération, ni de "mise à l’écart" des principaux dirigeants, comme le demandait Arnaud Montebourg, dont les accusations avaient été à l’origine de l’enquête de la commission.
Une commission illégitime ?
Un robinet d'eau tiède. Voilà le sentiment des militants qui se sont battus pendant des mois pour dénoncer le "système", comme ils l'appellent. Le rapport de la commmission présidée par Alain Richard pointe des dérives, il est vrai. Terminées les sections qui votent d'une seule voix dans le sens recommandé, les contrôles seront renforcés, la direction partagée, mais pas de quoi satisfaire Pierre Orsatelli, porte-parole du collectif Renouveau PS 13.
"Il est tout à fait paradoxal de confier la rénovation de la fédération à ceux-mêmes qui ont mis en place un système organisé clientéliste", s'est-il indigné, interrogé par Europe 1." Visiblement, avec Alain Richard, on ne vit pas la même réalité. Finalement, cette commission n'a pas souhaité appeler un chat un chat et ouvrir la boîte de Pandore".
D'autres chats à fouetter ?
Pour la conseillère PS, Marie-Arlette Carlotti, qui avait témoigné à charge devant la commission Richard, c'est également la déception, mais l'élue se veut lucide. "Je ne suis pas très contente. Je ne m'attendais pas à une grande révolution (...). Je pense que tout a joué (...), il y a la primaire. Clarifier les Bouches-du-Rhône, c'était faire quelque chose de salutaire pour la primaire. C'est à moitié réussi. Tout le parti a envie de regarder vers l'avenir, et plus personne n'a envie d'entendre parler de nous".
Mais, à quelques mois de la présidentielle, ce rapport jugé bien trop diplomatique pourrait détourner certains sympathisants du PS.