L'INFO. Le parquet de Marseille a requis mercredi le renvoi en correctionnelle de Jean-Noël Guérini, président PS du Conseil général des Bouches-du-Rhône, pour "détournement de fonds publics" dans une affaire de licenciement présumé frauduleux. Le procureur a également demandé le renvoi du député PS des Bouches-du-Rhône Jean-David Ciot, "victime" du harcèlement en question" pour "recel de détournement de fonds publics".
Une démission arrangée ? C’est une enveloppe de 62.000 euros qui intéresse la justice. Officiellement, il s’agit d’indemnités de licenciement versées par l’ancien président du conseil général des Bouches du Rhône à son ancien directeur de cabinet. Officieusement, on parle de "petits arrangements entre amis". La justice soupçonne en fait une démission arrangée, destinée notamment à permettre à Jean-David Ciot de se présenter aux législatives en juin 2012, à l'issue desquelles il a été élu député d'une circonscription d'Aix-en-Provence.
La défense de Guérini. Le sénateur des Bouches du Rhône nie toute malversation, expliquant qu'il a licencié Jean-David Ciot pour se mettre en conformité avec le rapport de la commission Richard sur la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône Ce rapport interdit en effet à un salarié de collectivité territoriale d'exercer des fonctions de cadre. Sauf qu'il a été rendu en juillet 2011, soit après le licenciement de Jean-David Ciot, qui date du printemps de la même année.
Un licenciement "normal". Jean-David Ciot, actuel premier secrétaire de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, nie aussi tout arrangement avec son parrain en politique. "J'ai été licencié dans des conditions tout à fait normales pour mon statut de collaborateur privé du président du Conseil général, le contrôle de légalité effectué par la préfecture avait validé ce licenciement", a déclaré le parlementaire. "Le droit du travail est là pour protéger les salariés. Je souhaite maintenant que l'on puisse expliquer tout cela devant un tribunal", a-t-il ajouté.
Et maintenant ? Le juge Charles Duchaine, en charge du dossier, décidera du renvoi ou non des deux hommes après l'arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence saisie par Jean-Noël Guérini pour faire annuler sa mise en examen.