Le remaniement avait pour objectif de remettre en ordre de marche la majorité. Mais une semaine seulement après l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale, les députés UMP s’écharpent déjà pour savoir qui les représentera à l’Assemblée nationale.
Quatre candidats en lice
Quatre candidats sont en effet en lice pour succéder à Jean-François Copé qui occupait le poste depuis juin 2007 et qui vient d’être nommé à la tête de l’UMP. L’élection aura lieu mardi à bulletins secrets et devra départager l'ancien ministre chiraquien Christian Jacob (ex-RPR), le premier vice-président radical du groupe depuis 2004 Jean Leonetti (ex-UDF), le gaulliste Hervé Gaymard (ex-RPR) et le libéral Nicolas Forissier (ex-DL). Les deux premiers sont clairement favoris.
Ces quatre candidats font tous partie de l’UMP depuis sa création en 2002, mais représentent des familles politiques diverses, des sensibilités qui ont brusquement refait surface à la suite du remaniement. Depuis, les centristes dénoncent leur éviction du gouvernement et fustigent un retour de l’Etat RPR.
Christian Jacob vs. Jean Leonetti
Ce vent de colère vient désormais parasiter cette élection du président du groupe UMP à l’Assemblée. Le centriste Jean Leonetti, un temps pressenti pour entrer au gouvernement, n'a pas vu son rêve exaucé. Meurtri, il juge, en effet, "naturel et logique" que sa fidélité de second de Jean-François Copé soit récompensée.
Mais les ex-députés RPR qui forment le gros du bataillon UMP à l’Assemblée - environ 200 sur 314 députés - ne l’entendent pas ainsi et soutiennent farouchement Christian Jacob, chiraquien parmi les chiraquiens.
Copé, soutien de Jacob
Christian Jacob a également le soutien de Jean-François Copé qui n’envisage pas d'autre scénario que de passer le relais à son ami seine-et-marnais, pour lequel il fait activement campagne.
Selon des parlementaires, François Fillon et même Nicolas Sarkozy, eux, préféreraient une défaite de Christian Jacob, pour fragiliser Jean-François Copé. Avec les rênes de l'UMP et son poulain à l'Assemblée, ce dernier ferait figure de Premier ministre bis, craignent-ils.
Reste que cette bataille pourrait laisser des traces et créer de nouvelles rancœurs au sein de la majorité censée "unie" depuis le remaniement.