La rentrée politique a à peine commencé que certains ministres se font déjà remarquer en sortant des rangs : alors que, samedi dans une interview au Monde, Arnaud Montebourg a de nouveau fait entendre sa petite musique discordante en demandant une inflexion de la politique économique du pays, c'est au tour de Benoît Hamon, dimanche, dans Le Parisien, de donner de la voix.
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La phrase. "Arnaud et moi ne sommes pas loin des frondeurs, mais notre problème n'est pas d'en prendre la tête. Notre volonté est d'être au service d'un rassemblement de la gauche et de peser au sein du gouvernement", affirme dimanche dans Le Parisien le ministre de l’Éducation nationale en faisant référence à son collègue de l’Économie Arnaud Montebourg. En se revendiquant comme proches des parlementaires "frondeurs" du PS - qui contestent la politique économique de l'exécutif - les deux ministres semblent chercher à occuper le flanc gauche de l'exécutif.
Dans le viseur ? Hollande, Valls et Merkel. Comme son confrère qui a critiqué samedi la politique de rigueur du gouvernement, Benoît Hamon prend à son tour ses distances avec les choix budgétaires du président François Hollande et de son Premier ministre Manuel Valls. "La relance de la demande est la condition de la réussite de la politique de l'offre qui a été faite depuis deux ans. On ne peut rien vendre aux Français s'ils n'ont pas des revenus suffisants", explique Benoît Hamon dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Comme son collègue de l’Économie, le ministre de l’Éducation a également dans son viseur la politique menée outre-Rhin. La chancelière allemande Angela Merkel "ne peut plus être celle qui donne le la de l'orientation européenne. L'Allemagne sert ses intérêts personnels, pas ceux de l'Europe".
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Montebourg/Hamon en tandem. Benoît Hamon est l'invité vedette dimanche de la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire, organisée annuellement par Arnaud Montebourg. Les frondeurs du PS seront, eux aussi, présents. Christian Paul, député PS de la Nièvre, sera de la partie. Les sorties des deux ministres n'ont pu que lui arracher un petit sourire de satisfaction : "ils font au sein du gouvernement ce que nous avons engagé depuis plusieurs mois au Parlement: ils posent sur la politique les bonnes questions et comme nous apporter des solutions depuis le printemps dernier. Nous parlons d'un 'plan d'urgence' et Montebourg d'un 'électrochoc': il y a évidement une communauté d'analyse, des propositions qui peuvent converger", a-t-il déclaré dimanche matin.
La position d'Arnaud Montebourg et de Benoit Hamon est toutefois compliquée à tenir. Le 10 avril 2013, François Hollande avait en effet déclaré : "aucun ministre ne peut remettre en cause la politique conduite". Deux viennent de le faire bruyamment, et pas n'importe lesquels. le tweet matinal d'Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, laisse lui aussi sceptique :
Je souhaite une belle journée à #Frangy2014 à @montebourg et @benoithamon— Aurélie Filippetti (@aurelifil) 24 Août 2014