Les temps sont décidément difficiles pour le PS. Les socialistes redoutent une défaite cuisante aux départementales. Mais ils ont déjà un autre problème bien concret : ils se retrouvent heurtés de plein fouet par une hémorragie de militants.
Les grandes fédérations se dépeuplent. La réalité est assumée au sommet du parti : "on est au chiffre plancher", confie un cadre. Ils espèrent tout juste arriver à 80.000 votants au congrès de juin prochain. Au sein des grosses fédérations, les chiffres parlent d’eux même. Dans les Bouches-du-Rhône, le PS a perdu 50 % des ses militants, en partie en raison des divisions locales. Dans le Nord, on est passé entre 2008 et aujourd’hui de 11.000 cartes à 8.000 environ. La chute est encore plus forte dans le Pas-de-Calais, qui partait de 14.000 militants et qui est tombée, là aussi, aux alentours de 8.000.
Les militants "ne sont pas loin". Selon la direction du PS, cela tient beaucoup à l’absence d’animation de travail en local. L’équipe de Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, tente donc de remotiver les fédérations. Les militants "ne sont pas loin, il faut aller les chercher", dit l’un des membres de sa garde rapprochée. En Haute-Garonne, après avoir fait chauffer les téléphones, le taux de ré-adhésion est monté à 74%. Un espoir pour la suite.
Pour ou contre le gouvernement. La gauche du PS craint tout de même que l’organisation du congrès de juin, qui doit se tenir à Poitiers, en soit perturbée. Le parti est à l’os, et les militants qui restent sont ceux qui soutiennent encore la politique du gouvernement, assurent les "frondeurs". Ces derniers sont persuadés que les mécontents sont déjà partis. Et ils craignent que cette situation devienne un handicap de poids dans la bataille du congrès pour la future ligne du parti.
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